Un nouvel outil de communication permettra sous peu aux élèves et à leurs enseignants de créer leurs propres jeux vidéo éducatifs. Et bonne nouvelle, aucune connaissance en programmation informatique n'est requise.

Un nouvel outil de communication permettra sous peu aux élèves et à leurs enseignants de créer leurs propres jeux vidéo éducatifs. Et bonne nouvelle, aucune connaissance en programmation informatique n'est requise.

Connectés à Internet, les jeunes pourront par la suite jouer en simultané avec d'autres élèves, où qu'ils soient, tout en communiquant entre eux à l'aide d'une webcam, d'un micro et d'une connexion haut débit. ENJEUX-S est le nom de ce projet pancanadien, développé entre autres par SAVIE, un centre de recherche universitaire situé à Québec. Le projet sera officiellement lancé le 27 juin.

Des élèves du primaire de l'école Saint-Grégoire-le-Grand, à Montréal, ont déjà testé le concept. Passionnés par l'espace, ils ont visité le Cosmodôme, effectué de la recherche sur le sujet et bâti eux-mêmes les questions et les réponses de leur propre jeu. Il est désormais offert dans le site Internet du Carrefour virtuel des jeux éducatifs.

Après avoir créé le contenu du jeu, les jeunes Montréalais ont pu jouer en ligne avec d'autres élèves de la ville de Québec. Et grâce au système ENJEUX-S, qui englobe la vidéo et le son, les deux classes pouvaient se voir et se parler tout en jouant. «On veut favoriser les liens entre élèves à travers le jeu et la simulation», explique Louise Sauvé, professeure à la Télé-Université qui coordonne ce projet. Créer son propre jeu valorise les enfants, leur permet de s'ouvrir à des élèves venant d'autres horizons, tout en poussant les filles à s'intéresser à l'informatique, pense-t-elle.

L'accès à ENJEUX-S sera gratuit. Il s'adresse aux établissements scolaires et universitaires, ainsi qu'à tout organisme qui dispense de la formation. Plusieurs centaines de modules de jeux ou de simulations ont déjà été créés par les membres de cette communauté virtuelle qui pensent que le jeu vidéo a d'autres vertus que le simple fait de nous divertir.

Ça va beaucoup chercher les enfants. Ils étaient très attentifs, plus aidants les uns envers les autres, confirme Mélissa Tardivel, enseignante ressource à l'école Saint-Grégoire-le-Grand.

Selon elle, ENJEUX-S s'apparente plus au jeu de société qu'au jeu vidéo. Elle y voit une méthode d'apprentissage complémentaire aux cours traditionnels, mais pense que le développement de cet outil nécessitera la présence, dans les écoles, d'une personne ressource suffisamment sensibilisée à l'informatique.

Enjeux-S fonctionne sur le principe de la communauté. Il est développé par réseau SAGE (Simulation advanced gaming environment), qui regroupe une trentaine de chercheurs dans une douzaine d'universités canadiennes. Les connaissances sont mises en commun, le village global du savoir prend petit à petit forme, déclare-t-on chez SAVIE.