Le Premier ministre belge Yves Leterme ne veut plus que l'un de ses ministres, féru de nouvelles technologies, publie encore des photos du conseil des ministres sur Twitter sans l'accord de toutes les personnes concernées, a-t-il indiqué jeudi devant le Parlement belge.

Vincent Van Quickenborne, 36 ans, le ministre chargé des Entreprises et de la Simplification administrative, avait publié mercredi sur le site de micro-blogues une photo du chef du gouvernement qu'il venait de prendre en plein conseil des ministres avec son téléphone portable, commentant également en direct une intervention de son collègue chargé des Pensions. Yves Leterme n'a «pas du tout apprécié» l'initiative de son jeune collègue, affirmait jeudi le quotidien flamand De Morgen, citant des sources gouvernementales.

Le gouvernement a été interpellé à ce sujet par un sénateur, lors de la séance de questions, jeudi après-midi.

Retenu par le sommet européen, Yves Leterme a fait savoir, par l'intermédiaire d'un secrétaire d'État, qu'il avait été averti la veille au soir, «par le ministre concerné», de son «utilisation du Twitter pendant la réunion du cabinet».

Yves Leterme lui a répondu que «l'utilisation de ce réseau de communication était conditionnée par l'observation des règles de confidentialité», règles qui n'ont en l'occurence «pas été violées jusqu'à présent», selon la réponse du Premier ministre lue au Sénat.

Le chef du gouvernement a en outre demandé à Vincent Van Quickenborne -que ses collègues surnomment familièrement «Mister Q» ou «Van Quick»- d'obtenir l'«accord préalable» de chaque ministre avant de diffuser leur photo sur Twitter.

«Je sais ce que je peux et ne peux pas faire, je veille à ne pas dépasser cette limite», a pour sa part déclaré Vincent Van Quickenborne, cité par l'agence Belga.

Twitter est de plus en plus utilisé par des personnalités du monde de la politique, du spectacle ou du sport pour communiquer directement avec leurs admirateurs, contournant les canaux officiels habituels.

Ce n'est pas toujours du goût de tous, comme l'a démontré la réaction de la Fédération française de rugby (FFR), qui a rappelé à l'ordre début février son joueur vedette Sébastien Chabal, après qu'il eut annoncé lui-même sur Twitter son forfait pour le premier match du tournoi des VI Nations.