Le groupe internet américain Google a indiqué mercredi que des internautes l'avaient alerté sur des difficultés pour accéder à sa messagerie Gmail en Iran, alors qu'il n'avait détecté aucun problème technique sur ses réseaux.

«Nous avons entendu de la part d'internautes en Iran qu'ils avaient des problèmes pour accéder à Gmail. Nous pouvons confirmer une forte baisse du trafic, et nous avons examiné nos réseaux et avons découvert qu'ils fonctionnaient correctement», a indiqué une porte-parole dans un communiqué adressé par courriel.

«Chaque fois que nous avons des problèmes dans nos services nous essayons de les résoudre aussi vite que possible parce que nous avons la conviction que les gens doivent partout avoir la capacité de communiquer librement en ligne. Malheureusement, ce n'est parfois pas de notre ressort», conclut ce communiqué.

Le Wall Street Journal a indiqué pour sa part que l'autorité iranienne des télécommunications avait suspendu la messagerie de Google et annoncé le prochain lancement d'un service de messagerie national, alors que les autorités se mobilisent pour étouffer des manifestations de l'opposition prévues jeudi.

L'administration Obama a réagi en accusant le régime à Téhéran de brimer la liberté de ses citoyens.

«Le gouvernement a l'air décidé à empêcher à ses citoyens d'accéder à l'information, de pouvoir s'exprimer librement, de se connecter et d'échanger les idées», a réagi le porte-parole du Département d'État, Philip Crowley.

«Les murs virtuels ne marcheront pas au 21e siècle, pas plus que les murs physiques ont marché au 20e siècle», a-t-il assuré, convaincu que les Iraniens «trouveront un moyen de surmonter les obstacles que le gouvernement met sur leur route».

Le Wall Street Journal a cité de son côté un responsable du gouvernement iranien indiquant que cette mesure était destinée à encourager le développement de technologies internet dans le pays et à accroître la confiance entre la population et le gouvernement.

Ces changements interviennent alors que l'Iran célèbre jeudi le 31e anniversaire de la Révolution islamique par des rassemblements officiels, avec le risque de contre-manifestations de l'opposition, dans un contexte de pression internationale croissante liée au dossier nucléaire iranien controversé.