Le géant américain de l'internet Google a promis aux autorités cambodgiennes de revoir la carte d'un temple du 11e siècle qui est à l'origine d'une dispute frontalière avec la Thaïlande, selon un courrier obtenu par l'AFP mercredi.

La semaine passée, le Cambodge avait accusé Google d'«irresponsabilité» pour avoir publié une carte «totalement fausse» du temple de Preah Vihear, situé à 400 kilomètres au nord de Phnom Penh et inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

«Nous étudions avec attention les objections du gouvernement du Cambodge relatives à la description des frontières cambodgiennes sur (le site) Google Earth et nous prévoyons de répondre plus en détail à votre courrier dans un très proche avenir», écrit le groupe américain dans sa lettre datée de mardi.

Plusieurs secteurs de la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande n'ont pas été délimités depuis des décennies, ce qui alimente des différends entre les deux pays.

En 1962, la Cour internationale de justice de La Haye avait établi que le temple relevait de la souveraineté du Cambodge mais une partie du territoire adjacent au site, ainsi que la plupart des accès, contrôlés par la Thaïlande, continuent d'alimenter une querelle vieille de plusieurs siècles.

Les tensions se sont brusquement aggravées lorsque l'Unesco a décidé de classer le monument, en 2008, déclenchant une poussée de fièvre nationaliste ainsi que plusieurs accrochages militaires.

Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a visité le temple et ses environs samedi dernier. En tenue de camouflage, il s'est entretenu avec quelques militaires thaïlandais gardant la frontière et lancé un appel «à éviter les combats» entre voisins.