Une Américaine qui avait été condamnée à verser 1,92 million de dollars à six compagnies de disque pour avoir téléchargé 24 chansons au total a vu cette somme réduite à 54 000 dollars par un juge qui a jugé «monstrueuse» la peine infligée en première instance.

Pour le juge fédéral Michael Davis, la décision du jury populaire qui avait condamné Jamie Thomas-Rasset en juin dernier frôlait le «déni de justice caractérisé», et il était «monstrueux et choquant» de lui demander de verser 1,92 million de dollars.

La nouvelle peine reste «importante et dure», a fait valoir M. Davis, regrettant de ne pas pouvoir la réduire encore plus, dans une décision consultée lundi par l'AFP.

Les compagnies de disque ont jusqu'à vendredi pour accepter ce nouveau verdict ou réclamer un nouveau procès.

Jammie Thomas-Rasset, une mère célibataire de quatre enfants originaire du Minnesota (nord), avait été reconnue coupable en juin d'avoir utilisé le logiciel de partage de fichiers Kazaa pour télécharger 24 chansons sur internet, et condamnée à payer 80 000 dollars de dommages intérêt par chanson à six maisons de disques: Capital Records, Sony BMG Music, Arista Records, Interscope Records, Warner Bros. Records et UMG Recordings.

A l'origine, Mme Thomas Rasset avait été condamnée en octobre 2007 à payer 220.000 dollars de dommages et intérêts à ces six compagnies. Mais le juge ayant présidé au procès avait ensuite annulé cette condamnation et ordonné la tenue d'un nouveau procès, jugeant déjà le verdict «complètement disproportionné» et «accablant».

La RIAA (Recording Industry Association of America), qui représente l'industrie du disque américaine, et les grandes maisons de disque, ont déjà poursuivi des milliers de personnes pour téléchargement et partage illégal de musique, et la plupart d'entre elles ont accepté de payer entre 3.000 et 5.000 dollars.

Jammie Thomas-Rasset avait été la première à refuser un accord à l'amiable, préférant aller au procès.

En décembre 2008, la RIAA a annoncé qu'elle arrêterait d'assigner en justice les internautes qui téléchargent illégalement, préférant inciter les fournisseurs d'accès à prendre des mesures. Environ 35.000 personnes ont été poursuivies pour piratage aux Etats-Unis depuis 2003.