Pékin a accusé Google d'avoir probablement violé les droits d'auteurs des livres chinois numérisés pour sa bibliothèque numérique et appelé les auteurs à «défendre leurs droits», a rapporté mardi le journal les Nouvelles de Pékin.

«Je pense que Google est probablement impliqué dans une violation des droits d'auteur», a déclaré Wang Ziqiang, un haut responsable de l'Administration chinoise des droits d'auteur, cité par le quotidien.«Nous soutenons les écrivains chinois, la Société des droits d'auteurs pour les oeuvres écrites de Chine et l'Association des écrivains chinois pour défendre leurs droits conformément à la loi et aux faits», a-t-il dit.

Wang a ajouté qu'il «n'avait pas réussi à trouver de preuve solide» pour aller dans le sens du groupe américain, qui défend la légalité de son action.

Récemment, deux organisations d'écrivains chinois ont accusé Google de numériser leurs oeuvres sans autorisation et réclamé des dommages et intérêts «le plus vite possible».

Selon la Société des droits d'auteur, au moins 17 922 livres de 570 auteurs chinois se trouvent dans Google Books, une bibliothèque sur l'internet pour laquelle le groupe souhaite numériser des millions de livres.

Afin de résoudre le conflit, Google a envoyé un représentant en Chine vendredi, mais aucune information n'a été donnée sur les discussions.

Le projet a également soulevé des oppositions dans le reste du monde, notamment aux Etats-Unis, en France et en Allemagne.

Aux États-Unis, Google, la Guilde des auteurs et l'Association des éditeurs américains étaient parvenus à un accord en octobre 2008 à la suite de l'action intentée en 2005 par les auteurs et éditeurs contre la firme californienne de Mountain View au sujet des droits d'auteur des livres numérisés.

La semaine dernière, un juge américain a fixé au 18 février la date de l'audience destinée à examiner une version révisée de cet accord.

Il prévoit notamment que Google verse 125 millions de dollars pour rémunérer les auteurs dont les oeuvres auraient été numérisées sans autorisation.

Après des objections émanant notamment de la France et de l'Allemagne, le nouvel accord limite ces dispositions aux livres publiés aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie ou au Canada.