Le président américain Barack Obama a rendu hommage au «courage» des blogueurs cubains et appelé le gouvernement de Raul Castro à permettre un «accès illimité» à l'internet et à l'information en réponse à un questionnaire publié jeudi sur le plus célèbre blogue cubain.

Il a également de nouveau prévenu que l'établissement d'une «relation plus normale» avec le gouvernement cubain «demandait une action» de ce dernier en faveur des droits et libertés, selon ses réponses à un questionnaire qui lui avait été adressé par la blogueuse cubaine Yoani Sanchez, récompensée par de nombreux prix en Europe et aux États-Unis.

«Depuis des années, je dis qu'il est temps d'avoir une diplomatie directe sans préconditions, avec nos amis et nos ennemis. Cela ne m'intéresse toutefois pas de discuter pour seulement discuter», a-t-il écrit selon un texte authentifié par la mission diplomatique américaine à La Havane.

M. Obama a «exhorté le gouvernement cubain de permettre à son peuple de bénéficier d'un accès illimité à internet et à l'information».

Il a estimé que le blogue Generacion Y de Mme Sanchez offrait «au monde une fenêtre unique sur la réalité quotidienne de Cuba». «Il est révélateur qu'internet vous ait permis à vous et à d'autres courageux blogueurs cubains de vous exprimer si librement et j'applaudis vos efforts collectifs...», selon le texte publié sur le blogue.

Il a dit espérer le «jour où tous les Cubains pourront s'exprimer librement en public sans crainte ni représailles».

Très critique du système cubain, Mme Sanchez, 34 ans, est devenue la figure emblématique de la blogosphère cubaine qui reste très marginale sur l'île communiste en raison notamment des restrictions d'accès à internet.

Elle a affirmé récemment avoir été frappée et brièvement détenue avec deux amis par des agents en civil de la police alors qu'elle s'apprêtait à participer à une manifestation pacifique contre la violence dans le monde.

M. Obama s'est déclaré «déçu» qu'elle n'ait pu récemment se rendre aux États-Unis pour recevoir un prix, les autorités cubaines ne lui ayant pas octroyé un permis de sortie.

Les autorités cubaines considèrent tous les dissidents et critiques du régime comme des «mercenaires» ou des «agents» à la solde des États-Unis.

Le président Raul Castro a déjà déclaré par le passé que c'était à Washington, et non l'inverse, de faire des gestes à l'égard de Cuba, soumis depuis 47 ans à un embargo américain très contesté.

Les liens entre Cuba et les Etats-Unis sont beaucoup moins tendus depuis l'arrivée de Barack Obama au pouvoir, ce qui a notamment permis la reprise des discussions bilatérales sur l'immigration, suspendues sous la présidence de George W. Bush.