Le ministère vietnamien de la Sécurité publique a ordonné le blocage de Facebook, a indiqué jeudi le service consommation d'un fournisseur d'accès internet après plusieurs jours de plaintes sur la toile dénonçant des difficultés d'accès au site de socialisation.

«Nous avons fermé la page Facebook depuis quelques jours», a-t-on répondu chez ce fournisseur d'accès internet à une question posée en tant que simple consommateur. «Nous avons reçu l'ordre du ministère de la Sécurité publique de la fermer sur l'ensemble du pays fin août».

De même source, on indiquait que d'autres fournisseurs d'accès à internet avaient certainement reçu les mêmes instructions des autorités du pays communiste. Joints par téléphone, ces autres fournisseurs ont préféré évoquer des problèmes techniques.

Depuis plus d'une semaine, les blocages ne sont pas systématiques mais de nombreux internautes se plaignent de problèmes d'accès à leurs comptes.

Le recours aux «proxy», des serveurs qui permettent de déjouer la censure, permettait généralement de contourner le problème.

Accès aléatoire

«J'ai eu des problèmes ces derniers jours, mais je peux me connecter maintenant», a raconté un internaute sous couvert d'anonymat. «Je ne sais pas si c'est à travers des serveurs étrangers ou vietnamiens».

«Si ce sont des mesures du gouvernement, et pas des problèmes techniques, c'est inacceptable», a-t-il poursuivi. «C'est un réseau social. D'aucun de mes contacts, je ne pense avoir vu de commentaire politique sensible.»

L'accès à certaines pages internet est parfois aléatoire au Vietnam. Mais nombre de sites un peu critiques sont tout de même accessibles sans devoir effectuer des manipulations particulières comme le recours à des «proxy».

Le gouvernement est conscient que la Toile offre une marge d'expression que ne se permettent pas les médias vietnamiens accrédités.

Mardi encore, le ministre de l'Information, Le Doan Hop, a répété son intention de mieux contrôler le net où, selon lui, peuvent circuler toutes sortes d'informations «toxiques», «mal intentionnées» et où se concentrent «des forces d'opposition à l'Etat».