Les attaques informatiques à visée politique ont progressé au cours des douze derniers mois et la notion de «cyber-guerre», où l'on s'affronte à coups de virus ou logiciels malveillants, n'est plus une fiction, selon le rapport annuel de la société spécialisée McAfee publié mardi.

«Les rumeurs d'attaques à caractère politique se précisent», a expliqué lors d'une conférence de presse François Paget, chercheur dans cette société américaine de sécurité informatique, qui plaide pour une meilleure information du grand public à ce sujet.

Selon McAfee, sur les douze derniers mois, aux États-Unis, des attaques informatiques ont visé la Maison Blanche, le département de la sécurité intérieure, les services secrets et le département de la Défense. Très souvent il s'agit de logiciels malveillants qui rendent inaccessibles des sites gouvernementaux.

Selon M. Paget, «la prise de conscience mondiale (de la possibilité d'une cyber-guerre, ndlr) a commencé à partir des évévenements en Estonie en 2007», où des émeutes urbaines s'étaient doublées d'attaques vers les sites internet du gouvernement, de médias et de banques.

M. Paget a également cité les exemples de la crise géorgienne d'août 2008, où des nationalistes russes ont lancé des cyber-attaques contre des sites gouvernementaux, et des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, où des patriotes chinois ont attaqué les sites des pays où le passage de la flamme avait été perturbé.

Lors de la fête nationale américaine, le 4 juillet dernier, ce sont des sites publics américains et sud-coréens qui ont été pris pour cible, McAfee penchant pour l'hypothèse d'un éventuel «test» mené par la Corée du Nord pour voir quel serait l'impact d'une perte de communication entre ces deux États.

Selon McAfee, cinq pays dans le monde développent actuellement une vraie capacité informatique offensive, pour disposer de «cyber-armes» : les États-Unis, la France, la Russie, la Chine et Israël.

Le gouvernement français a publié en juin 2008 un livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, qui aborde ces questions, tandis qu'une Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) a été créée en juillet dernier.