Le chef de la police a appelé à un contrôle accru de l'internet sur tout le territoire chinois, a rapporté la presse mardi, un nouveau signe de la volonté de Pékin de surveiller de très près la communauté de plus de 300 millions d'internautes.

«L'internet se développe rapidement, il y a beaucoup de lacunes dans le contrôle social et des défis sans précédent se posent en matière de maintien de la stabilité», a déclaré le ministre de la Sécurité publique (police), Meng Jianzhu, dans des propos rapportés par le China Daily.«Nous devons activement mettre sur pied (...) un vaste système de sécurité (...) qui couvre l'internet et le monde réel», a-t-il dit, sans fournir aucune précision.

Avec 338 millions d'internautes au moins, la Chine a la plus grosse population d'usagers de la Toile au monde.

Celle-ci est régulièrement censurée par des bataillons d'hommes de la cyberpolice --40 000 selon un chiffre souvent cité par les experts-- qui veillent en permanence contre les contenus violents, pornographiques et surtout politiques.

Toutefois la population croissante d'internautes a de plus en plus recours aux proxys, ces serveurs qui leur permettent de contourner la censure et d'accéder à des sites bloqués -- quand elle ne s'exprime pas en langage codé.

L'internet est aussi devenu une plateforme redoutablement efficace pour la défense des droits de Chinois de base et un canal pour leur plaintes contre les injustices qu'ils estiment subir ou pour la dénonciation de corruption de cadres par exemple.

Dernier exemple en date du pouvoir de l'internet même dans un pays où il est étroitement contrôlé, après une impressionnante mobilisation de la communauté des internautes, une jeune serveuse avait échappé en juin à la condamnation à une lourde peine de prison bien qu'elle ait poignardé un cadre. Celui-ci avait exigé d'elle des faveurs sexuelles.

Quatre mois après des émeutes interethniques meurtrières, le téléphone comme l'internet sont très perturbés dans la région du Xinjiang (nord-ouest).

Le gouvernement a accusé des «séparatistes» d'avoir utilisé l'internet et les téléphones portables pour répandre des rumeurs et exciter la population aux violences qui ont fait au moins 197 morts, selon un bilan officiel.