Des internautes s'en prennent au bottin téléphonique. Un Montréalais a lancé une campagne pour que les Pages Jaunes cessent de lui être livrées chaque année. Et il encourage les autres à retourner la brique à son expéditeur.

Frustré de recevoir un annuaire chaque année sans qu'il en fasse la demande, Frédéric Bohbot a lancé un groupe Facebook. Selon lui, l'annuaire de plusieurs centaines de pages n'est qu'un vaste gaspillage de papier.

 

«Ça n'a pas de sens que je reçoive ça chaque année», soutient ce résidant du Plateau-Mont-Royal, qui a vu des dizaines de bottins déposés au bord de la rue au cours des derniers jours.

Près de 200 personnes se sont jointes au groupe de Frédéric Bohbot, qui n'est d'ailleurs pas seul à militer pour cette cause. Un autre groupe Facebook appelant à la fin de la distribution des Pages Jaunes a déjà attiré 946 internautes.

Le producteur de documentaires compte organiser une manifestation au cours de laquelle les Montréalais retourneront leurs annuaires à leur expéditeur. Mais pour l'heure, dit-il, aucune date n'a encore été fixée.

Le Groupe Pages Jaunes se dit conscient de l'impact environnemental de la distribution d'annuaires. Mais l'entreprise fait valoir qu'elle a adopté une série de mesures au fil des ans pour le réduire.

«Tout ce qui entre dans la composition de l'annuaire - que ce soit l'encre, la colle, le papier - est entièrement recyclable, explique la directrice des communications du Groupe Pages Jaunes, Annie Marsolais. On peut donc mettre l'annuaire dans le bac à recyclage, il n'y a aucun doute là-dessus.»

L'entreprise a placé son répertoire de numéros de téléphone sur l'internet, explique-t-elle. Mais sept clients sur 10 préfèrent toujours le bottin en papier.

Depuis juin, ceux qui ne veulent pas recevoir l'annuaire en papier n'y sont plus obligés. Le Groupe Pages Jaunes propose un «programme de distribution personnalisé» qui permet à sa clientèle de se «désabonner» de la livraison.

Mais Frédéric Bohbot n'est pas satisfait pour autant.

«Ils mettent la responsabilité sur nous pour arrêter cet envoi, alors que ça devrait être l'inverse, dit-il. Les gens devraient les joindre pour leur dire qu'ils veulent les Pages Jaunes.»