Cyberpresse a maintenant un jumeau, ou plutôt un clone. Mêmes couleurs, même graphisme, et agencement similaire des sections: il semble bien que le site congolais Direct.cd s'est grandement inspiré de Cyberpresse pour construire sa page Web.
Tout y est, ou presque. Le bloc manchette, les onglets, l'outil de recherche, les nouvelles les plus lues, l'ergonomie, même les icônes au bas de chacune des pages sont identiques. «C'est clairement du plagiat», tranche Caroline St-Germain, directrice des produits internet à Cyberpresse. «Les couleurs, la police, le design [...] Ils nous ont copié jusque dans les moindres détails».
Lancé en 2007 d'après ce qui est écrit sur le site, Direct.cd a une vocation similaire à celle de Cyberpresse, du moins en apparence : informer. On y retrouve des textes de nouvelles, des dépêches d'agence, des forums et les internautes congolais peuvent même créer leur propre blogue. Certaines sections ont été rebaptisées et d'autres ont été créées mais de façon générale, l'organisation de l'information sur les deux sites est très semblable. La crédibilité des textes et de l'information qui est véhiculée sur ce "pastiche" est cependant loin d'être garantie...
De fait, n'importe qui peut copier un site internet. «Le navigateur internet permet aux usagers de voir le code source et d'accéder au CSS (pour cascading style sheet) et avec cette information en mains, on peut facilement reproduire le look», explique Tobie Charette, programmeur analyste chez Cyberpresse, ajoutant qu'il faut tout de même «un minimum de connaissances et de patience» pour accomplir cette tâche.
Le programmeur note d'ailleurs que le mot «Cyberpresse» est omniprésent dans le code source du site Direct.cd, ce qui tend à démontrer que ses concepteurs ont bel et bien copié le site d'information des quotidiens de Gesca. «Il est normal de s'inspirer de ce qui se fait ailleurs et de l'adapter, mais pas de copier presque intégralement», souligne Caroline St-Germain.
Innovation du site africain, Direct.cd comporte une section Lovendé, où les lecteurs peuvent échanger entre eux et écrire sur l'amour, la sexualité, leurs problèmes de coeur. Ce qui donne lieu à quelques anecdotes amusantes... et croustillantes. Un certain «Docteur Love» est également à la disposition des utilisateurs du site, pour répondre à toutes leurs questions. Difficile à dire toutefois si ce dernier existe vraiment car quelques-unes de ses réponses semblent elles aussi plagiées.
Les concepteurs de Cyberpresse ont donc de quoi être flattés : parmi tous les portails d'information, c'est leur site que nos cousins africains ont choisi d'imiter.
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