Parmi les milliers de courts messages personnels et pensées en vrac qui inondent l'univers de Twitter se trouvent maintenant de nombreuses recettes, certaines étant même signées par des pros comme Martha Stewart ou le chef de Chicago Rick Bayless.

Il y a toutefois un hic. Les directives sur Twitter sont souvent tellement comprimées qu'elles ressemblent à des formules scientifiques. Devant des «3/4L eau & 50g sucre porter ébul.» et «mijoter w/ 2càs miel», les cuisiniers en herbe peuvent se sentir un peu confus.

Les recettes, comme tous les messages envoyés sur Twitter, doivent se conformer à la limite de 140 signes, ce qui signifie que les directives qui pourraient remplir une page dans un livre de recettes ordinaires sont amplement réduites.

Certains critiques affirment que ces microrecettes portent trop souvent à confusion, mais ceux qui les apprécient les décrivent comme «une façon moderne de partager les joies de la cuisine avec le grand public», sans compter que le décryptage des directives peut se révéler amusant.

«C'est certainement un code (...) que les gens doivent prendre le temps d'apprendre», admet Karen Solomon, de San Francisco, qui publie régulièrement des recettes sur le site de microblogues. «Mais on peut dire la même chose de «LOL» (...) ou des émoticons que les gens utilisent depuis des années», ajoute-t-elle.

Mme Solomon publie ses très courtes recettes, en anglais, sous le pseudonyme chef140. La chroniqueuse culinaire torontoise Lucy Waverman (lucywaverman) fait de même, tout comme Maureen Evans (cookbook), une fervente de cuisine suivie sur Twitter par quelque 15 000 personnes. En français, tweetcooking propose des recettes en 140 signes ou moins.

Les recettes offertes sont aussi diversifiées que les chefs qui les proposent, mais le style demeure le même: très bref. Les utilisateurs de Twitter publient les directives en éliminant tout sauf les ingrédients essentiels et les étapes de base. Les voyelles sont souvent éliminées et les symboles sont communs. Cuillère à soupe devient ainsi «càs» et cuillère à thé, «càt».

«Il y a quelque chose d'intéressant dans le fait de réduire les recettes à leur plus simple expression, croit Lucy Waverman, qui a publié quatre livres de recettes. Je n'aime pas utiliser le mot «intellectuel», mais c'est véritablement un défi intellectuel.»

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