Une série d'attaques informatiques qui a commencé le 4 juillet, jour de la fête nationale, ont visé les sites de plusieurs agences fédérales américaines dont celles chargées de lutter contre la cybercriminalité, a appris l'Associated Press, mardi.

Les sites des départements du Trésor, des Transports, de la Commission fédérale des Echanges (FTC) et du Secret Service notamment chargé de la protection rapprochée des personnalités ont été en panne à un moment ou à un autre au cours du week-end, selon plusieurs responsables à l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement. Certains de ces sites connaissaient encore des problèmes mardi soir.

Les responsables gouvernementaux se sont refusés à tout commentaire public sur ces attaques dites de «saturation», se contentant simplement de reconnaître qu'elles se sont produites. On ignore encore si d'autres sites gouvernementaux ont été attaquées.

Le ministère de la Sécurité intérieure a confirmé sans autre précision que des responsables ont reçu des informations faisant état d'ôôactivité malveillante sur le web» et une enquête a été ouverte.

De l'autre côté de la planète, en Corée du Sud, plusieurs sites gouvernementaux ont également été les cibles d'attaques dont les autorités américaines et sud-coréennes estiment qu'elles sont liées aux attaques aux États-Unis. Parmi les sites visés ont trouve des sites sensibles comme ceux de la Maison Bleue, le palais présidentiel sud-coréen, ceux de l'Assemblée nationale ou encore de la Banque du Commerce ou de l'important portail Naver.

Ben Rushlo, le directeur pour les technologies Internet de Keynote Systems, une société spécialisée dans la surveillance de sites, a qualifié ces incidents de «panne massive», précisant que le site du ministère des Transports a connu des problèmes de samedi à lundi tandis que celui de la FTC est resté totalement bloqué dimanche et lundi.

Selon Rushlo, le site des Transports a été «100% en panne pendant deux jours» sans aucune possibilité pour les internautes d'y aller.

Les attaques de «saturation» contre les sites Internet ne sont pas rares et sont généralement provoquées par un afflux massif de trafic qui entraîne la mise en panne du site. Monter de telles attaques est relativement aisé en utilisant des programmes de hacking largement disponibles mais les choses peuvent être beaucoup plus graves si ces hackers décident d'infecter des milliers d'ordinateurs raccordés ensemble en «botnets». Un «botnet» est un réseau d'ordinateurs infectés placés sous la commande et le contrôle à distance d'un pirate.

Par exemple, l'été dernier, dans les semaines qui ont précédé la guerre éclair entre la Russie et la Géorgie, les entreprises et le gouvernement géorgiens ont commencé à subir des attaques par ôôsaturation». Le Kremlin a nié toute implication dans ces attaques mais plusieurs experts occidentaux ont pu remonter jusqu'à des noms de domaine et des numéros d'enregistrement qui permettent de conclure à l'implication de plusieurs agences de la sécurité et des renseignements militaires russes.

Le gouvernement américain déclare que ses sites sont visités des millions de fois par jour et nombre de ces visites sont vérifiées sans problème particulier.

Dans un rapport publié en juin, l'Office général des Comptes (GAO) qui dépend du Congrès signalait plus de 16 000 menaces ou incidents en 2008, soit environ trois fois plus qu'en 2007. La majorité de ces incidents avaient trait à des accès non autorisés et à des violations des règles d'utilisation.

De son côté, le ministère de la Sécurité intérieure a fait état pour 2008 de 5499 intrusions malveillantes connues dans les ordinateurs du gouvernement américain alors qu'il y en a eu 3.928 en 2007 et 2172 en 2006.