L'Icann, l'organisme gestionnaire d'internet, a nommé vendredi, lors d'une réunion à Sydney, son nouveau président en la personne de Rod Beckstrom, ancien directeur du Centre National de la cybersécurité (NCSC) aux Etats-Unis, a-t-on appris auprès de participants.

«Le choix de ce candidat-là, avec ses contacts forcément privilégiés au sein de l'administration américaine, est peut-être le moyen d'avoir des négociations un peu plus utiles et proches» avec les Etats-Unis, a déclaré à l'AFP Stéphane Van Gelder, directeur général d'Indom, société française spécialisée dans l'enregistrement et la gestion de noms de domaine.Cette nomination «est un message fort des Etats-Unis montrant que l'Icann fait partie de leur dispositif de sécurité», a estimé en revanche Loïc Damilaville, directeur général adjoint de l'Afnic, qui gère les noms de domaine en .fr.

La compétence de l'Internet corporation for assigned names and numbers (Icann) est mondiale et ses décisions s'imposent à tous les Etats, mais il est de droit californien et lié par contrat au gouvernement américain. Or cet accord arrive à échéance le 30 septembre.

La Commission européenne a réaffirmé récemment la nécessité d'internationaliser la gouvernance de l'internet, appelant l'Icann à «rendre des comptes à la communauté de l'internet dans son ensemble, et pas seulement à un seul gouvernement».

M. Beckstrom, qui remplace Paul Twomey, devra par ailleurs mener à bien la réforme annoncée il y a un an à Paris par l'Icann, portant sur la création de nouvelles extensions.

Jusqu'ici 250 extensions existaient, tels .net ou .com. Désormais, tout le monde pourra créer, sous conditions financières, la sienne (.paris, .eco, .basket-ball, .food...).

Le calendrier a été précisé cette semaine à Sydney: ouverture des premiers appels à candidatures au printemps 2010 en vue de l'arrivée des nouvelles extensions avant la fin de l'année.

L'Icann s'attend à recevoir entre 400 à 500 demandes. Les extensions qui pourraient avancer vite, car moins sujettes à polémiques, sont celles appuyées par la Russie et la Chine pour des extensions en caractères cyrilliques et idéogrammes, selon M. Damilaville.