Les douanes allemandes ont annoncé mercredi avoir saisi 46 000 faux comprimés d'une version «générique» de Viagra, des pilules fabriquées en Inde et dans d'autres pays asiatiques et destinées à la vente par internet.

L'opération, baptisée «Blue» («bleu» en anglais, la couleur des cachets de Viagra) a eu lieu début mai, lors de perquisitions menées dans cinq localités de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a précisé l'Office des douanes de Essen (ouest) dans un communiqué. Sept personnes ont été interpellées, dont quatre ont été placées en détention provisoire.

Ce trafic concernait des «centaines de clients», dont les paiements «chiffrés en millions, ont alimenté les comptes à l'étranger» des suspects, en l'occurrence dans des banques en Autriche, Suisse, Espagne, Belgique, France et Turquie, selon les douanes. Ces comptes ont été immédiatement gelés après intervention des autorités locales.

L'argent et les «quatre véhicules de valeur» saisis ont servi à acquitter une dette de 2,5 millions d'euros, due par les suspects au fisc allemand.

L'infraction à la législation sur les médicaments soumis à ordonnance est passible de dix ans de prison, rappellent les douanes, qui menaient l'enquête sur cette affaire depuis des mois, en coopération avec des laboratoires pharmaceutiques.

«Les pharmaciens et les médecins mettent en garde contre la consommation» de ces faux médicaments pour lutter contre l'impuissance masculine, rappellent les enquêteurs. Les comprimés en question ont souvent été fabriqués «dans des conditions aventureuses dans des laboratoires souterrains», dans des conditions d'hygiène douteuses, et sans contrôle de qualité.

Selon la Fédération allemande des pharmaciens (citée dans le communiqué des douanes), plus de la moitié des médicaments en vente sur le web sont des faux.