Des groupes de défense des droits de l'Homme ont appelé jeudi les législateurs américains à adopter des mesures pour sanctionner les entreprises qui aideraient des régimes répressifs à réprimer les utilisateurs d'internet.

La commission des droits de l'Homme de la Chambre des représentants a auditionné plusieurs ONG qui appellent le Congrès et le président américain Barack Obama à remettre sur les rails un projet de loi en ce sens, baptisé Global Online Freedom Act. «Ces derniers jours, les événements en Iran nous ont rappelé l'importance des médias alternatifs dans des sociétés fermées», a souligné devant la commission Lucie Morillon, directrice du bureau de Washington de Reporters sans Frontières.

«Le Congrès devrait adopter le Global Freedom Act le plus rapidement possible», a-t-elle insisté.

Si elle était adoptée, cette loi, bloquée au Congrès depuis 2007, sanctionnerait les entreprises américaines contribuant à la censure exercée dans certains pays. Elle s'était heurtée à une forte opposition de l'administration de l'ancien président américain George W. Bush et de certaines entreprises du secteur des nouvelles technologies, au motif que cela nuirait aux relations commerciales et diplomatiques des Etats-Unis avec des pays comme la Chine.

Bien que les entreprises américaines n'aient pas le droit d'avoir des activités en Iran, le bras de fer entre le régime conservateur et l'opposition qui refuse le résultat de l'élection présidentielle s'est étendu ces derniers jours à la sphère d'internet par l'intermédiaire de sites américains comme Twitter et Facebook.

Le représentant d'Amnesty International, T. Kumar, a pour sa part appelé Barack Obama à agir. Sinon, «nous serons au regret de dire que, du moins en ce qui concerne la liberté sur internet, l'administration Obama ne fait pas mieux que celle de Bush», a-t-il dit.