Le fabricant américain de microprocesseurs AMD, numéro deux mondial du marché, a salué mercredi la décision de la Commission européenne d'infliger une amende record au leader Intel pour abus de position dominante.

«La décision de ce jour est une étape importante dans la mise en place d'un marché véritablement concurrentiel», a déclaré son PDG Dirk Meyer, cité dans un communiqué.

M. Meyer s'est également dit «impatient de quitter un marché que dominait Intel pour un marché dominé par les clients».

Intel a écopé mercredi d'une amende de 1,06 milliard d'euros, la plus forte amende jamais infligée par Bruxelles à une entreprise.

La Commission européenne a sanctionné Intel pour des pratiques commerciales jugées illégales, notamment ses ristournes aux fabricants d'ordinateurs qui s'engageaient en retour à acheter leurs processeurs uniquement auprès d'Intel, écartant de facto les autres fabricants de puces, dont AMD.

Intel, qui détenait au premier trimestre 77,3% du marché mondial des microprocesseurs pour ordinateurs, contre 22,3% pour AMD, selon le cabinet IDC, a indiqué qu'il allait faire appel de cette condamnation.

Une association américaine représentant l'industrie informatique, traditionnellement très hostile à Intel, a souligné que la décision de Bruxelles n'était «pas une surprise», en rappelant que des décisions similaires ont déjà été prises au Japon et en Corée ces dernières années.

«L'initiative européenne est le point culminant d'une enquête bien plus profonde et plus large et est une condamnation écrasante des pratiques d'Intel», a estimé la Computer & Communications Industry Association (CCIA).

L'association s'est interrogée si une action similaire pourrait être possible aux Etats-Unis. Elle a rappelé que la responsable des questions de la Concurrence au ministère de la Justice, Christine Varney, avait annoncé lundi «une nouvelle ère en matière de lutte contre les abus de position dominante, qui devrait être plus coordonnée avec l'Union européenne».