L'organisation de défense de la presse Reporters sans Frontières épingle douze pays «ennemis d'internet» et en place dix autres sous surveillance - dont l'Australie et la Corée du Sud -, pour avoir adopté des «mesures inquiétantes», dans un rapport publié jeudi.

Les douze «ennemis d'internet» répertoriés par l'organisation de défense de la liberté de la presse sont l'Arabie Saoudite, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Egypte, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan et le Vietnam. «Tous ont transformé leur réseau en intranet, empêchant les internautes d'accéder aux informations jugées indésirables» et ont mis en place une «répression quasi-systématique des internautes qui sont à l'origine» de ces informations, affirme RSF.

La Chine détient le record du nombre de cyberdissidents emprisonnés (49), suivie du Vietnam (7) et de l'Iran (4). Au total, l'organisation a recensé 69 cas de personnes emprisonnées «pour s'être exprimées librement sur internet».

En marge de ces «ennemis d'internet», RSF a placé dix Etats sous surveillance pour avoir «adopté des mesures inquiétantes qui pourraient ouvrir la voie à des abus» : l'Australie, Bahreïn, le Bélarus, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, l'Erythrée, la Malaisie, le Sri Lanka, la Thaïlande et le Zimbabwe.

L'Australie est épinglée en raison d'un projet de loi, en discussion depuis 2006, «qui imposerait à tous les fournisseurs d'accès de filtrer la connexion internet dans chaque foyer afin d'écarter tout contenu +inapproprié+, au nom de la lutte contre la pédopornographie et la diffamation et pour la défense du droit d'auteur».

Selon RSF, ce projet intervient dans un contexte où la législation sur le terrorisme «permet d'ores et déjà de graves atteintes à la confidentialité des correspondances privées».

RSF reproche à la Corée du Sud de recourir à des «moyens disproportionnés de régulation».

Le 7 janvier 2009, un blogueur a été arrêté pour avoir affecté les «échanges économiques au sein des marchés» ainsi que la «crédibilité de la nation» en raison d'articles économiques qu'il avait publiés sur un forum de discussion. Il risque jusqu'à cinq ans de prison, selon l'organisation.