L'Union européenne va lancer un portail Internet de justice en ligne pour faciliter l'interactivité des juges européens et l'information des citoyens, a annoncé le ministre tchèque de la Justice Jiri Pospisil, dont le pays préside l'UE jusqu'à fin juin.

«Dans une première phase, le portail justice de l'UE, qui vise à la fois les fonctionnaires de justice et les citoyens, contiendra des informations sur les experts autorisés et les interprètes», a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion ministérielle informelle à Prague.«Par exemple, si un Tchèque a besoin d'un expert sur les questions immobilières en Belgique, il pourra le trouver grâce à ce service», a-t-il dit.

Débattu depuis plusieurs mois, le portail dont l'accès sera ouvert à toute personne connectée à Internet, doit être complété en 2013 avec des accès aux systèmes judiciaires nationaux et européens, ainsi qu'aux registres d'insolvabilité, registres du commerce et cadastres des 27 pays européens.

Le site Internet de justice en ligne doit aussi à terme permettre une interconnexion des services judiciaires nationaux et européens ainsi que la tenue de vidéoconférences transfrontalières.

Les vidéoconférences «sont très pratiques dans les cas où les procédures impliquent l'audition de personnes vulnérables ou menacées», selon le document officiel de la conférence.

«Si, par exemple, un juge tchèque veut entendre un témoin en Espagne, il pourra recourir à ce service» pour organiser une audition en ligne, a expliqué M. Pospisil.

Les experts travaillent encore à perfectionner un système pilote actuellement testé en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, a précisé le vice-président de Commission européenne Jacques Barrot, en charge de la Justice, de la Liberté et de la Sécurité.

La mise en place sera «un processus continu», avec mise en ligne progressive dans les différentes langues, a-t-il dit sans pouvoir chiffrer le coût total du projet.

«L'e-Justice est vraiment une justice accessible à tous, c'est un progrès majeur», a-t-il dit.