La police thaïlandaise a déclaré vendredi avoir identifié 1500 sites web supplémentaires aux contenus jugés insultants pour la monarchie et avoir ordonné le blocage de l'accès à ces sites.

Déjà, le 6 janvier, les autorités avaient déclaré avoir bloqué, pour la même raison, l'accès à 2300 sites web et la ministre de la Communication Ranongruk Suwanchawee avait précisé que ce durcissement constituait «l'une des politiques essentielles» du nouveau gouvernement.

«La police a découvert quelque 1500 sites web (supplémentaires) aux contenus offensants pour la famille royale», a annoncé à la presse le général Suchart Mueankaoe, commandant de la police de Bangkok.

Il a précisé que le bureau central d'investigation avait ordonné à la police de «réprimer» de telles actions et «d'arrêter» les coupables.

L'image de la monarchie et du roi Bhumibol Adulyadej est protégée par une législation extrêmement sévère en Thaïlande où les personnes reconnues coupables du crime de lèse-majesté sont passibles de 15 ans de prison.

Bhumibol, 81 ans, est le plus ancien monarque en exercice dans le monde. Il est sur le trône de Thaïlande depuis près de 63 ans et est immensément révéré par nombre de ses sujets, éduqués dans le respect de la monarchie.

Le ministère de la Communication a dépensé 45 millions de bahts (1,6 M$ CA) pour se doter d'équipements capables d'identifier et de bloquer, 24 heures sur 24, l'accès à des sites web.

Des organisations de défense des droits de l'Homme et de la liberté de la presse accusent les autorités de Bangkok d'utiliser ce qu'elles considèrent comme des insultes à la monarchie pour réprimer des voix dissidentes sur internet.

Dans un entretien avec l'AFP le 26 décembre, le nouveau Premier ministre Abhisit Vejjajiva avait promis de «respecter» le droit d'expression, tout en soulignant que chaque société avait «des traditions et une Histoire» différentes.

M. Abhisit, 44 ans, est devenu Premier ministre le 15 décembre à la faveur d'un renversement d'alliance parlementaire consécutif à la dissolution par la justice du parti précédemment au pouvoir des lieutenants de Thaksin Shinawatra.

Des militants royalistes avaient, par des manifestations incessantes, profondément déstabilisé le précédent gouvernement avant l'ordre de dissolution du parti pro-Thaksin.

M. Thaksin, 59 ans, a lui-même été renversé par l'armée en 2006 à la suite d'accusations d'abus de pouvoir, de corruption et d'irrespect envers la monarchie. Il vit désormais en exil.

M. Abhisit est le leader du Parti démocrate, la plus vieille formation politique du royaume qui a souvent été associée à l'establishment de Bangkok.