Les bagarres et disputes qui éclatent dans la cour d'école ont souvent commencé... dans le cyberespace. Des ados y menacent leurs camarades de classe. D'autres deviennent la risée de l'école après qu'un trouble-fête y a fait circuler des photos compromettantes. Et c'est souvent à l'école que tout éclate.

Parlez-en à François Bisson, un des responsables du programme de prévention contre la cybercriminalité du service de police de Lévis. Au moins deux fois par mois, des policiers interviennent auprès d'ados pour des menaces, de l'intimidation ou des voies de faits qui ont pris naissance dans le Web.

 

«Quand ça fait trois semaines qu'un jeune se fait lancer des bêtises ou menacer dans des chats sur Internet, c'est souvent à l'école que ça va éclater. Les directeurs d'école nous appellent plus souvent que les parents», a-t-il indiqué au Soleil hier, en marge d'une présentation réalisée lors d'un colloque sur la violence à l'école.

Les ados passent beaucoup, beaucoup de temps sur Internet. De deux à trois heures... par jour, selon François Bisson, qui a multiplié les présentations dans les écoles secondaires au cours des dernières années. «Quand on demande aux jeunes ce qu'ils font pendant tout ce temps sur Internet, ils nous répondent qu'ils chattent, parce qu'ils n'ont rien d'autre à faire. Et qu'est-ce qu'on fait quand on n'a rien à faire? On fait des niaiseries...»

Récemment, la police de Lévis a dû intervenir pour un cas de menaces de mort. Toujours sur un chat, un élève en avait menacé un autre. L'ado avait même pris la peine de lui envoyer une photo d'un couteau ensanglanté. «Même si c'était juste pour rire, ça laisse des marques», lance M. Bisson.

Les ados doivent aussi se méfier des webcam et des photos qui sont envoyées dans le cyberespace. Se déshabiller devant la caméra pour son petit ami peut devenir un jeu dangereux, si le chum en question décide de faire circuler les photos dans Internet. «C'est extrêmement facile de détruire une vie sur Internet. Une fois qu'une photo ou une vidéo est envoyée sur Internet, on perd tout contrôle. Tout le monde a pu l'enregistrer dans son ordinateur», rappelle le policier.

À l'ère d'Internet, même le taxage s'est modernisé. «Un jeune peut se faire dire : «Donnemoi ton sac à dos ou ton ipod, sinon je diffuse ta photo sur Internet.»» Et contrairement à la croyance populaire, les photos de garçons nus qui circulent sur Internet sont aussi nombreuses que celles des filles, ajoute M. Bisson.

Pour plus d'information : www.cyberaide.ca et www.internet101.ca