De la billetterie électronique au site internet de plus en plus interactif et personnalisé, en passant par la collecte des résultats et la télévision 3D, le tournoi de Roland-Garros joue la carte des nouvelles technologies pour attirer un public jeune et branché.

Nouveauté cette année, les 35 000 détenteurs de billets électroniques auront pu éviter les longues files d'attente en entrant par une porte spéciale, équipée de 16 bornes pour scanner son code-barres. Autre objectif de la dématérialisation, «lutter contre la vente à la sauvette», indique la Fédération française de tennis (FFT).

Une fois l'enceinte du stade franchie, les amateurs de tennis ont accès en temps réel à toutes sortes d'informations, au même moment que les internautes à l'autre bout du monde.

Une prouesse possible grâce à un circuit bien rodé, explique Alain Loth, directeur des systèmes d'information de Roland-Garros.

Au début de la chaîne, l'arbitre entre les données sur son PDA. En bord de court, des «marqueurs» décortiquent de leur côté chaque point (aces, fautes directes, volées...), enregistrent les scores, capturent la vitesse et la trajectoire de la balle calculées par un système radar.

Tout converge ensuite vers une salle bien gardée, située en sous-sol, «le noeud de toute l'information», selon M. Loth, avant d'être redistribué vers les différents supports de diffusion.

«La statistique met une à deux secondes pour être dispatché sur le site officiel et les chaînes de télévision, dans quelque 200 pays», précise Isabelle Biadatti, responsable du projet chez IBM, partenaire officiel de Roland-Garros depuis 23 ans.

Dans l'ombre, une cinquantaine de consultants du groupe américain (ils étaient seulement 3 en 1985) assurent la gestion technique, dont certains, venus d'Atlanta (sud des Etats-Unis), rompus à l'exercice puisqu'ils tournent sur les quatre tournois du Grand Chelem.

Le site web, auquel 4,5 millions de visiteurs uniques se sont déjà connectés cette année, fait l'objet de toutes les attentions: l'infrastructure mise en place doit être «capable de supporter un trafic 100 fois plus dense que durant le reste de l'année», souligne IBM. Neuf serveurs, répartis sur trois sites dans le monde, supportent la charge contre 60 en 2006, avec à la clé une économie d'énergie de 23%.

«Les modèles sont de plus en plus interactifs et communautaires : il s'agit d'aller le plus près possible de l'internaute», observe M. Loth. Au menu des innovations, la rubrique «mon Roland-Garros» qui permet aux fans de créer leur propre page d'accueil en sélectionnant leurs cinq joueurs préférés ou encore la console «SlamTracker» qui fournit une carte des scores en direct.

Sur la mode des sites «Web 2.0» qui se veulent participatifs, rolandgarros.com s'ouvre pour la première fois aux réseaux sociaux, comme Facebook, pour échanger avec ses amis sur l'actualité du tournoi. Il est également possible de commenter les articles du site et d'envoyer ses photos personnelles.

Pour les joueurs, IBM met à disposition à chaque fin de match un DVD pour décomposer leur jeu, séquence par séquence, revoir les points importants, analyser leurs points faibles... «Les têtes de série sont friandes de ce type d'outils qui permettent de faire gagner du temps et de travailler de manière plus précise», analyse Guy Forget.

Enfin, Roland-Garros est aussi un terrain d'expérimentation : Orange (France Télécom) a mené durant le tournoi des démonstrations de télévision en «3D-Relief», avec des lunettes spéciales, «pour reproduire la vision humaine», explique l'opérateur, une technologie qui existe déjà au Japon.