Les éditions Larousse lancent ce mardi «la première encyclopédie contributive» sur internet - larousse.fr -, qui juxtapose en consultation gratuite le contenu de leur dictionnaire encyclopédique et des contributions d'internautes, avec Wikipedia en ligne de mire.

Pour éviter le mélange des genres, les deux composantes sont nettement distinctes avec d'une part les articles estampillés Larousse (environ 150.000 et 10.000 photos, dessins ou animations), de l'autre l'espace réservé aux contributeurs.

«Les gens sont de plus en plus habitués à ce foisonnement, à faire la différence entre un article de référence et un point de vue», explique Line Karoubi, directrice adjointe du département dictionnaires et encyclopédies chez l'éditeur, qui évoque notamment l'encyclopédie participative gratuite Wikipedia, reine du secteur sur le web.

Les éditeurs traditionnels de dictionnaires et encyclopédies sur papier sont en effet confrontés à une rude concurrence sur internet.

Larousse (filiale d'Hachette) compte donc sur son image, sa fiabilité, pour attirer des contributions de qualité. Contrairement à Wikipedia, où les articles sont généralement anonymes, les contributeurs de larousse.fr devront être identifiés pour pouvoir mettre en ligne les textes dont ils resteront propriétaires, indique la maison d'édition. Les contributions ne pourront en outre être modifiées que par l'auteur lui-même.

Un «zoom» quotidien sur des sujets d'actualité devrait également être mis prochainement à la disposition des internautes.

Pour éviter les dérives, un système d'alerte sur «1000 à 2000 mots» touchant des thèmes réputés sensibles et une équipe de «modérateurs» doivent permettre d'écarter toute contribution en contradiction avec la loi.

Selon la revue spécialisée Livres Hebdo, le véritable enjeu pour Larousse «se trouve dans le référencement des moteurs de recherche qui commandera le volume de trafic sur larousse.fr et son éventuelle rentabilisation à l'aide de la publicité». «Actuellement, une interrogation sur un sujet général à partir de Google, Live Search ou Yahoo! donne presque toujours la priorité à Wikipedia», note l'hebdomadaire.

Longtemps attentistes, les éditeurs traditionnels occupent désormais le terrain. Les éditions Le Robert préparent ainsi la mise en ligne au second semestre 2008 de leur dictionnaire de langue française, avec accès payant.

L'Encyclopédie Universalis propose également son contenu sur internet depuis 1999, avec actuellement un abonnement à 69 euros. Elle n'en a pas moins annoncé en avril la publication de la 6e édition imprimée de son encyclopédie en 30 volumes.

Quant à Google, il a également décidé de créer une encyclopédie en ligne baptisée Knol, rédigée par des internautes identifiés, et pouvant contenir de la publicité.