Le groupe internet Google, leader mondial de la publicité en ligne, a réussi malgré le ralentissement économique américain à accroître son bénéfice de plus de 30% au 1er trimestre, avec de nouveaux records qui viennent démentir ceux qui prédisaient son déclin.

Son bénéfice net a bondi à 1,3 milliard de dollars, sur un chiffre d'affaires de 5,19 milliards, en hausse de 42%. Son bénéfice a augmenté presque deux fois plus vite qu'au 4e trimestre 2007.

 

Le bénéfice par action hors exceptionnels a atteint 4,84 dollars, très supérieur aux 4,52 dollars attendus par les analystes.

 

Hors TAC (commissions reversées aux sites partenaires), le chiffre d'affaires ressort à 3,7 milliards, en hausse de 46%, là encore mieux que les 3,6 milliards attendus par les marchés. Les TAC, à 1,49 milliards de dollars, ont représenté 29% du total de ses recettes contre 30% un an plus tôt.

 

Ces résultats ont fait bondir l'action Google lors des échanges électroniques suivant la séance officielle: Vers 20H30 GMT, le titre gagnait 15%, à 519 dollars.

 

Il était pourtant tombé en-dessous des 500 dollars fin février et descendu près de 400 dollars début mars, alors qu'il se négociait plus de 700 dollars en novembre 2007.

 

Les marchés craignaient que la crise ne rattrape le secteur de la publicité sur internet et son leader Google.

 

Mais le groupe a fortement progressé dans tous ses secteurs d'activités.

 

Les recettes provenant des bannières placés à côté de ses propres pages (celles de son moteur de recherche, mais aussi de ses autres sites et services comme Google Mail, YouTube, etc.) ont cru de 49% à 3,4 milliards. Ces recettes, le point fort de Google, ont représenté 66% de son chiffre d'affaires.

 

Les recettes provenant des bannières qu'il place sur des sites partenaires ont elles généré des recettes de 1,69 milliard, en hausse plus modeste de 25%.

 

L'activité hors États-Unis est devenu majoritaire, avec 51% des recettes (47% un an plus tôt), gonflées un peu par l'effet de change (+202 millions).

 

Globalement, tant sur les sites partenaires que sur les pages de Google, les recettes provenant des «clics» sur les bannières placées par le groupe ont augmenté de 20% sur un an et de 4% par rapport au 4e trimestre 2007.

 

Une hausse qui contredit l'hypothèse qu'un ralentissement de la consommation pourrait réduire les clics des consommateurs sur les bannières internet et saper le modèle économique du groupe, qui se paie au nombre de clics.

 

Google continue aussi à voir ses recettes grandir plus rapidement que le marché de la publicité en ligne (qui a cru de 18,9% aux États-Unis en 2007).

 

Il a encore gagné des parts de marché aux États-Unis comme à l'international, au détriment de ses concurrents Yahoo!, Microsoft et AOL, alors que Microsoft essaie de racheter Yahoo! pour le rattraper.

 

Selon le cabinet eMarketer, Google encaissera cette année 30,8% de toutes les dépenses publicitaires en ligne réalisées aux États-Unis en mars, contre 14% pour Yahoo! (qui perd encore 2 points), 6,7% pour MSN (Microsoft) et 5,8% pour AOL.

 

C'est un nouveau gain pour le géant mondial, puisque sa part de marché l'an dernier était de 28,4% contre 15,9% pour Yahoo!, 6,7% pour MSN et 6,5% pour AOL.

 

Google a continué à gonfler ses effectifs au cours du 1er trimestre, avec l'intégration de 2351 personnes supplémentaires, dont les 1500 salariés de la société publicitaire DoubleClick dont Google a bouclé le rachat ce trimestre.

 

Ses effectifs mondiaux fin mars s'élevaient à 19 156 personnes, contre 16 805 fin décembre.

 

Le rachat de DoubleClick, intégré dans ses comptes le 11 mars dernier, n'a pas eu d'impact significatif sur les comptes du 1er trimestre, précise Google, qui a licencié environ 10% du personnel de sa nouvelle filiale.

 

Le groupe a précisé disposer fin mars de liquidités d'environ 12 milliards, et indiqué qu'il comptait encore «faire des dépenses d'investissement significatives» dans les prochains mois.