La compétition fait rage entre les voleurs de données confidentielles sur Internet, faisant baisser le prix de ces informations à des niveaux très bas et obligeant leurs revendeurs à utiliser de nouvelles méthodes pour trouver des clients, selon un rapport de la société de sécurité informatique Symantec publié mardi.

Le prix des numéros de cartes bancaires est descendu jusqu'à 40 cents l'unité et celui de l'accès à un compte bancaire à 10 dollars au second semestre 2007, selon le rapport bi-annuel.

Symantec a détecté 711 912 nouvelles cybermenaces l'an dernier, soit une hausse de 468% par rapport à 2006, où il n'en n'avait mis au jour «que» 125 243. Au total, la firme américaine en a recensé 1,1 million depuis 2002.

Les données volées sont vendues via des groupes de messagerie instantanée ou des forums dont la durée de vie n'excède pas quelques jours ou quelques heures. Et l'on n'aime pas se faire flouer dans la communauté des hackers.

«Si le vendeur dit qu'il y a 10 000 dollars sur un compte en banque et que ce n'est pas vrai, sa capacité à vendre va s'effondrer», explique Alfred Huger, vice-président de Symantec Security Response.

«Il y a une sorte de code d'honneur entre les voleurs et il est appliqué de manière très stricte.»

Par ailleurs, des signes observés au cours des six derniers mois de 2007 montrent les escrocs de la Toile ont recours à de nouvelles méthodes, comme engager des équipes de hackers pour créer de nouveaux virus et offrir des rabais pour encourager les gros achats.

Dans certains cas, les numéros de carte bancaire ont été vendus par lots de 500 pour un total de 200 dollars, soit 40 cents l'unité. C'est moins que le prix de 1 dollar pièce, pour des lots de 100 unités, observé au premier semestre 2007, selon le rapport.

Pour la série d'informations personnelles «complète» -dont le numéro de carte bancaire, de sécurité sociale et le nom de la personne, son adresse et sa date de naissance- le prix peut descendre à 100 dollars les 50.

Certains profils sont plus recherchés que d'autres, selon le rapport. Les données des ressortissants de l'Union européenne atteignent les prix les plus élevés, à 30 dollars en moyenne, soit 50% de plus que les «identités» américaines.

Le rapport se fonde sur la collecte de codes malveillants dans plus de 120 millions d'ordinateurs utilisant un antivirus Symantec et quelque deux millions de comptes courriels bidons qui reçoivent des pourriels.

Malgré la cybercriminalité, les dépenses effectuées en ligne devraient afficher une croissance robuste de 17% cette année aux États-Unis, et ce en dépit d'une économie américaine au ralenti, selon une étude de Forrester Research for Shop.org, branche en ligne de la Fédération nationale américaine du commerce de détail.

Les ventes au détail sur Internet aux États-Unis, à l'exception des voyages, devraient atteindre 204 milliards de dollars (130 milliards d'euros) en 2008 au lieu de 174,5 milliards l'an dernier, grâce aux secteurs de l'habillement, de l'informatique et de l'automobile.

Cette hausse est inférieure à celle de 21% enregistrée l'an dernier, mais les observateurs y voient le signe d'un secteur arrivant à maturité.