Ce n'est pas demain la veille qu'un traitement pour la cyberdépendance sera offert en Outaouais.

Ce n'est pas demain la veille qu'un traitement pour la cyberdépendance sera offert en Outaouais.

Le Centre Jellinek, dans le secteur Hull, offre ses ressources aux personnes aux prises avec des problèmes de consommation d'alcool, de drogues, de médicaments ou de jeu, mais n'est pas encore en mesure d'épauler les cyberdépendants.

Le directeur général du Centre Jellinek, Raymond Rochon, souligne qu'il s'agit d'un problème émergent, et que beaucoup de recherches restent à être faites sur le sujet. «On commence à voir l'ampleur de la problématique, on commence à en parler de plus en plus, mais quand on parle d'un traitement, ce ne sera pas pour demain», admet-t-il.

Bientôt, un programme

À Montréal, le Centre Dollard-Cormier, désigné institut universitaire sur les dépendances, accepte de recevoir les personnes aux prises avec une dépendance à Internet. «On reçoit des personnes, mais sur une base très ponctuelle», précise le directeur de la recherche du centre, Michel Landry. Ce dernier n'est cependant pas prêt à dire qu'un programme de lutte à la cyberdépendance est disponible, puisqu'aucune méthode d'intervention spécifique n'est en place à cet effet.

M. Landry se dit toutefois confiant qu'un programme sera accessible «d'ici un an». Une équipe de chercheurs travaille sur le projet, en recensant les écrits sur la question, en interrogeant différents centres de réadaptation, et en regardant ce qui se fait ailleurs dans le monde. Ce premier programme sera tout de même «à parfaire» au fil des ans, tandis que les recherches devront être approfondies «pour mieux comprendre le phénomène», note M. Landry.

Raymond Rochon pense qu'un éventuel traitement dans l'Outaouais se ferait «fort probablement» par le biais d'une collaboration entre le Centre Jellinek, le Centre hospitalier Pierre-Janet et les centres de santé et de services sociaux de la région, selon les cas.

Le directeur général du Centre Jellinek ne croit cependant pas que le Québec accuse un retard dans le développement de l'aide aux cyberdépendants. «Moi, je suis prêt demain matin à monter une équipe pour traiter la cyberdépendance mais, actuellement, nous n'avons pas les moyens ni les ressources, explique M. Rochon. On ne peut pas se lancer dans des nouvelles avenues si ça se fait au détriment des gens qui ont besoin des services qu'on offre actuellement.»

Michel Landry assure de son côté que toutes les expertises sur la cyberdépendance qui seront développées prochainement au Centre Dollard-Cormier seront partagées, afin que tous puissent en bénéficier.

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