Un cyberdissident chinois, Lu Gengsong, arrêté en août, a été condamné mardi à quatre ans de prison pour «incitation à la subversion de l'État», a indiqué son avocat.

Un cyberdissident chinois, Lu Gengsong, arrêté en août, a été condamné mardi à quatre ans de prison pour «incitation à la subversion de l'État», a indiqué son avocat.

M. Lu a également été privé de ses droits politiques pendant un an par le tribunal intermédiaire de Hangzhou, dans l'est de la Chine, a précisé Mo Shaoping, ajoutant qu'il allait faire appel.

«Le tribunal a refusé de commenter», a-t-il expliqué à l'AFP.

Jointe par téléphone, Wang Xue'e, la femme de Lu, a indiqué à l'AFP qu'elle était présente lors de la lecture du jugement mardi matin, en compagnie de leur fille et de deux amis.

«Le reste c'était des policiers», a-t-elle dit, précisant que les personnes soutenant le cyberdissident n'avaient pas pu rentrer.

«Après la lecture du jugement, Lu Gengsong a crié: "Vive la démocratie!"». C'est quelqu'un de bien, il est innocent, il a aidé beaucoup de gens, l'accusation est sans fondement», a poursuivi Wang Xue'e.

Ancien maître de conférences, Lu Gensong avait été interpellé le 24 août à son domicile à Hangzhou.

En 1993, il avait été expulsé de l'université pour avoir participé à des activités en faveur de la démocratie et publiait fréquemment des articles sur l'Internet dénonçant notamment la corruption au sein des gouvernements locaux.

Sa condamnation est intervenue le jour même de la libération sur parole de Ching Cheong, 58 ans, ancien correspondant à Hong Kong du quotidien singapourien The Straits Times, qui était détenu depuis avril 2005.

Ching Cheong avait été condamné en 2006 à cinq ans de prison pour «espionnage» en faveur de Taïwan, rivale de Pékin et séparée de fait de la Chine communiste depuis 1949. Il avait toujours clamé son innocence.

Lundi, l'association Reporters sans frontières avait annoncé la libération samedi d'un cyberdissident Li Changqing, après trois ans de détention.

Comme Lu Gengsong, M. Li avait été condamné pour «incitation à la subversion au pouvoir d'Etat», notamment pour avoir publié des informations sur un site dissident basé à l'étranger.

La Chine fait face à des pressions internationales croissante pour qu'elle respecte les droits de l'Homme à quelques mois des jeux Olympiques.

«Malgré les affirmations des autorités chinoises que les jeux vont renforcer le développement des droits de l'Homme dans le pays, le gouvernement chinois continue de nier ou de limiter les droits fondamentaux des citoyens», avait déploré la semaine dernière l'organisation Human Rights Watch dans son rapport annuel.