Les cégépiens qui jonglent avec la possibilité d'utiliser l'encyclopédie virtuelle Wikipédia dans leurs travaux peuvent s'exécuter, à condition de garder un oeil critique et de vérifier l'information.

Les cégépiens qui jonglent avec la possibilité d'utiliser l'encyclopédie virtuelle Wikipédia dans leurs travaux peuvent s'exécuter, à condition de garder un oeil critique et de vérifier l'information.

Voilà la conclusion à laquelle en sont venus les enseignants du milieu collégial réunis lors du dernier colloque de l'Association pour les applications pédagogiques de l'ordinateur au postsecondaire (APOP), tenu au début du mois.

L'APOP est un organisme sans but lucratif qui comprend du personnel enseignant au cégep et qui s'intéresse à l'implantation des nouvelles technologies dans le milieu de l'éducation.

Daniel Marquis, bibliothécaire et conseiller pédagogique au cégep de Granby Haute-Yamaska, animait l'atelier intitulé Pour ou contre Wikipédia et la question de la validation des sources dites «académiques» dans Internet.

«Il y a deux approches chez les professeurs, explique M. Marquis. Tu peux carrément bannir l'utilisation de Wikipédia, mais ça serait faire l'autruche, ou tu peux dire aux étudiants de l'utiliser avec un esprit critique. Nous avons comparé les deux approches.»

Après discussion, les professionnels de l'enseignement ont déterminé que les étudiants pouvaient utiliser Wikipédia. «Mais il est important de rester critique et de comparer avec d'autres sources», dit M. Marquis.

Trois études

M. Marquis s'est intéressé à l'encyclopédie Wikipédia en raison de sa grande popularité.

«On sait par expérience que lorsque les étudiants cherchent de l'information dans Google, les premières références qui sortent sont celles de Wikipédia», explique celui qui a mené trois études à ce sujet.

Il a d'abord demandé à quatre professeurs de comparer chacun un article sur un sujet relié à leur centre d'intérêt sur Wikipédia à un autre répertorié dans l'encyclopédie Universalis. Ils n'ont trouvé aucune erreur factuelle.

Daniel Marquis a aussi listé 20 sujets de recherche, comme la population de Granby, la crise du verglas et la chute du mur de Berlin. Il a ensuite comparé les informations dans Wikipédia à celles retrouvées dans d'autres encyclopédies.

«Pour le site sur la Ville de Granby sur Wikipédia, les informations datent de 2006. Elles sont plus récentes que sur celles de l'Encyclopédie canadienne, qui sont de 1996. C'est un bon exemple de la suprématie de Wikipédia», dit M. Marquis.

La troisième étude est en fait un sondage qu'il a effectué auprès des responsables des bibliothèques au collégial. Ceux-ci font confiance à 80 % aux résultats trouvés dans Wikipédia. «Toujours en restant critique», ajoute M. Marquis.

Les travaux de M. Marquis ne sont pas les premiers à être effectués à propos de Wikipédia. En 2005, le magazine scientifique Nature a publié une étude dans laquelle des scientifiques comparaient la fiabilité de l'encyclopédie virtuelle et de l'encyclopédie Britannica.

Les journalistes avaient demandé à des experts de vérifier l'information de 50 textes provenant des deux encyclopédies.

Les scientifiques ont alors trouvé quatre erreurs dans chaque encyclopédie. En tout, ils ont repéré 162 inexactitudes dans Wikipedia, contre 123 dans Britannica. Ils en ont conclu que le niveau de fiabilité était plutôt similaire.

Partout au Québec, les endroits se multiplient pour accueillir les propriétaires d'ordinateur portable amateurs d'Internet sans fil. Après avoir visité les cafés et les lieux publics granbyens hier, La Voix de l'Est jette un regard sur la situation au cégep, où un professeur a fait de nombreuses études sur l'utilisation de l'encyclopédie virtuelle Wikipédia, populaire auprès des élèves. Voici les deux derniers articles d'une série de quatre.