Au risque de se faire accuser une fois de plus de chouchouter les riches et puissants de la planète, le Forum économique mondial lancera cette semaine Welcom, un système de communications privé qu'il mettra à la disposition des présidents de multinationales et des plus grands leaders politiques, mais aussi des chefs syndicaux, religieux et sociétaux.

Au risque de se faire accuser une fois de plus de chouchouter les riches et puissants de la planète, le Forum économique mondial lancera cette semaine Welcom, un système de communications privé qu'il mettra à la disposition des présidents de multinationales et des plus grands leaders politiques, mais aussi des chefs syndicaux, religieux et sociétaux.

Le Forum, qui tient cette semaine sa 38e réunion annuelle à Davos, dans les Alpes suisses, espère avec ce nouvel outil «créer un dialogue continuel» au sein de «réseaux spécifiques» composés des leaders politico-économique du monde, a expliqué hier l'un des directeurs de l'organisme, Richard Samans, dans un entretien accordé à La Presse Canadienne.

«C'est quelque chose qui aura sa propre dynamique», a-t-il avancé, assis dans une petite pièce surplombant la grande salle du palais des congrès de Davos, où se déroulera le sommet.

Le Forum présente Welcom comme un «espace de collaboration» en ligne destiné aux grands décideurs du monde. Ces derniers pourront échanger entre eux et en toute confidentialité - avec images vidéo s'ils le désirent. Ils pourront aussi consulter des centaines d'experts dans plusieurs domaines, «gérer des crises en temps réel» et donner leurs idées sur les thèmes des prochaines rencontres du Forum. Bref, une sorte de «Facebook» pour l'élite.

Outre les PDG des 1000 plus grandes sociétés de la planète, qui constituent le coeur du Forum économique mondial, on espère regrouper au sein de Welcom les principaux dirigeants politiques du monde, les chefs des entreprises en émergence, de jeunes leaders, des «pionniers de la technologie», divers experts, de même que des leaders syndicaux, religieux, sociétaux et médiatiques.

Turbulences économiques

On saura l'année prochaine si l'initiative est une idée de génie ou un coup d'épée dans l'eau. Entre-temps, les quelque 2500 participants en chair et en os du sommet de Davos 2008 auront une crise toute fraîche à se mettre sous la dent: la débandade des marchés financiers et les craintes d'une récession aux États-Unis.

«Je ne crois pas que cela occupera toute l'attention, mais ce sera évidemment un élément central des conversations ici», note Richard Samans.

Ça tombe bien: pas moins de 13 dirigeants de banques centrales, dont le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, et le prochain gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, seront à Davos.

«Habituellement, les discussions entre ces gens sur des bouleversements comme celui qu'on vit actuellement se font au téléphone, mais cette semaine à Davos, il y aura probablement des consultations très intenses, en personne», souligne M. Samans.

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