Yahoo China, filiale du groupe Alibaba (détenu à 44% par l'américain Yahoo), a de nouveau été condamné en appel en Chine pour avoir publié des liens vers des sites de musique pirates, s'est félicitée jeudi la Fédération internationale de l'industrie du disque (IFPI).

Yahoo China, filiale du groupe Alibaba (détenu à 44% par l'américain Yahoo), a de nouveau été condamné en appel en Chine pour avoir publié des liens vers des sites de musique pirates, s'est félicitée jeudi la Fédération internationale de l'industrie du disque (IFPI).

L'IFPI avait porté plainte devant un tribunal de Pékin en 2006 au nom de plusieurs majors dont Warner Music Group, Sony BMG et Vivendi Universal, accusant Yahoo! China de publier des liens vers des sites contenant des morceaux piratés des groupes U2 et Destiny's Child, et de stars chinoises.

L'IFPI avait fait valoir que les internautes pouvaient télécharger gratuitement des morceaux sans quitter les pages de Yahoo China.

En avril, un tribunal de première instance de Pékin avait déjà condamné le site. Arguant qu'il n'était pas responsable des contenus diffusé hors de son propre site, Yahoo China avait fait appel.

Le même tribunal a aussi condamné en appel jeudi le moteur de recherche chinois Baidu pour les mêmes raisons. Mais comme à l'époque de la première plainte contre Baidu, en 2005, la loi était moins contraignante, il n'a pas été condamné.

L'IFPI s'est félicité de la condamnation de Yahoo China, «capitale pour clarifier les règles contre le piratage en Chine», selon son président John Kennedy.

Il a regretté que Baidu n'ai pas été sanctionné, mais s'est dit convaincu que le site chinois, premier moteur de recherche du pays, devait «se préparer à voir ses actions jugées selon la nouvelle loi».

L'IFPI a souligné que «99% des téléchargements en Chine sont illégaux» et que les ventes de musiques légales dans le pays n'ont représenté que 76 millions de dollars en 2006, moins de 1% du marché mondial.

Un porte-parole de Yahoo a répondu au Wall Street Journal que c'était Alibaba qui contrôlait les opérations de Yahoo China, et non Yahoo.

Le gouvernement américain accuse régulièrement la Chine de ne pas lutter assez contre le piratage. La condamnation de jeudi intervient un semaine après la visite en Chine du secrétaire américain au Trésor Hank Paulson.

Yahoo a déjà connu des problèmes en Chine: le mois dernier, il été accablé de critiques par les associations de défense des droits de l'Homme et le Congrès américain pour avoir livré au gouvernement chinois des informations qui ont aidé à faire condamner à 10 ans de prison un dissident, le journaliste Shi Tao.

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