«Google n'est pas un mot qui s'épelle normalement en Chine et les gens ne le prononcent pas bien», constate Kai-fu Lee, le président de Google pour la Chine. «La plupart des gens l'appellent Gogo», dit-il.

«Google n'est pas un mot qui s'épelle normalement en Chine et les gens ne le prononcent pas bien», constate Kai-fu Lee, le président de Google pour la Chine. «La plupart des gens l'appellent Gogo», dit-il.

Google, de Mountain View, en Californie, qui est si bien connu dans la plupart des pays que le dictionnaire d'anglais Oxford en a fait un verbe, a deux fois moins de succès en Chine que le moteur de recherches Baidu, qui détient 61% du marché. Baidu signifie «des centaines de fois».

M. Lee, qui a été recruté de Microsoft en 2005 pour assurer l'essor de Google en Chine, a indiqué qu'il adoptera de nouvelles stratégies de marketing pour surmonter la barrière de langue. Il a refusé d'en dire davantage.

Position de faiblesse

«Très peu de gens connaissent Google et savent ce que c'est» en Chine, soutient Charley Kan, directeur de Mediaedge:cia, une division de WPP Group, deuxième compagnie de publicité au monde.

«Comparativement à Baidu, Google est dans une position de faiblesse», ajoute-t-il.

La Chine, avec ses 162 millions d'internautes, est le deuxième marché en importance sur l'internet et elle pourrait ravir la première place aux États-Unis d'ici trois à cinq ans, estime Sandeep Aggarwal, un analyste de Oppenheimer & Co., à San Francisco.

Les publicités en ligne, la source de 99% des revenus de Google, sont susceptibles de quadrupler à 20 milliards de yuans (2,7 milliards US) en Chine d'ici 2010, d'après Analysys International, une entreprise de Pékin.

Google a généré des revenus de recherche de 250 millions de yuans en Chine l'an dernier, selon une estimation du Groupe Crédit Suisse en juin dernier.

C'est moins de 1% du total de 7,3 milliards$US réalisé par la compagnie en 2006. Google ne dévoile pas ses ventes par pays.

Des sons n'existent pas

Les adresses internet en Chine sont basées sur le système hanyu pinyin, qui traduit les caractères chinois en lettres romaines. Certains sons, tel «gueule» (le «gle» de Google), n'existent pas.

«C'est un gros problème pour nous», avoue M. Lee. L'an dernier, Google a acquis le domaine «G.cn», de sorte que les internautes qui n'épellent pas le nom de la compagnie comme il faut sont dirigés vers son site Web en langue chinoise, site appelé Guge, qui veut dire «chant de moisson».