En à peine six mois le site de réseautage Facebook est devenu incontournable: 6,9 millions d'internautes canadiens y retournent au moins une fois par mois, dont plus de 200 000 Montréalais. Montréal serait la neuvième ville d'origine des utilisateurs. En tête de liste, on retrouve Londres, Toronto et Vancouver.

En à peine six mois le site de réseautage Facebook est devenu incontournable: 6,9 millions d'internautes canadiens y retournent au moins une fois par mois, dont plus de 200 000 Montréalais. Montréal serait la neuvième ville d'origine des utilisateurs. En tête de liste, on retrouve Londres, Toronto et Vancouver.

Un peu plus de six mois après son ouverture au grand public, ce site de réseautage, auparavant réservé aux campus universitaires américains, enregistre chaque jour 250 000 nouveaux utilisateurs.

Sur Facebook, beaucoup sont des nouveaux accros du web qui n'ont jamais été friands de réseautage en ligne. Pour preuve, San Francisco n'apparaît même pas dans le palmarès des 25 villes d'origine des utilisateurs; d'ordinaire, c'est là que naissent et meurent la plupart des succès du web. Facebook semble avoir recruté une nouvelle vague d'internautes, auparavant peu actifs sur le web.

Parmi eux, Nancy (nom fictif), conseillère à la clientèle dans une agence de publicité de Montréal: «J'ai embarqué avec tout le monde dans la grosse vague du printemps et, par un effet boule de neige, je suis rendue à 160 amis, et des vrais! Habituellement, je ne me sers pas vraiment du web, en dehors du travail. Je ne magasine pas en ligne et je ne vais pas dans les sites de rencontre. Mais sur Facebook, j'ai rencontré plusieurs hommes intéressants. C'est une séduction plus subtile, du fait qu'on se rencontre par personnes interposées et qu'on échange du contenu. Mais je m'en sers aussi pour le courriel, les invitations à des événements, etc.»

Même chose pour Natasha, 30 ans (nom fictif), responsable de projet chez un câblodistributeur: «Je passe une heure et demie chaque soir sur Facebook, alors qu'avant je ne touchais pas à mon ordinateur en rentrant du bureau. J'ai repris contact avec des amis du secondaire, des gens que j'avais perdu de vue; on a recommencé à jaser. Je continue à penser que c'est une perte de temps de faire de l'ordinateur chez soi, mais Facebook, c'est différent. C'est un réseau social où je corresponds avec des gens que je connais bien.»

«J'ai beaucoup d'amis dans la trentaine qui ne s'intéressaient pas au web et se sont mis à Facebook, dit Hugh McGuire, entrepreneur web montréalais.

Certains d'entre eux sont des expatriés dont je n'entendais plus parler depuis des années. Un des atouts qui séduit ce nouveau public, c'est le fait qu'on doive donner son vrai nom, contrairement à la plupart des sites de réseautage où on peut facilement se cacher derrière un personnage», pense M. McGuire.

C'est le cas de Marc-André Fortin. Ce travailleur de la construction de 27 ans n'avait pas touché à un ordinateur depuis 10 ans. Maintenant, il passe deux à trois heures par jour sur Facebook. «Je revois du monde que j'ai pas vu depuis longtemps; je participe à des pools de hockey et je rencontre même des jolies filles. Dans mon milieu, personne ne fait de l'internet. Ça me prenait Facebook pour me motiver. Le courriel et le clavardage, ça ne me disait rien, mais là, j'échange vraiment avec des amis.»

Bref, il semble que Facebook a réussi là où les sites de réseautage précédents ont échoué, de Friendster à MySpace en passant par Orkut, Tribe.net, LiveJournal et une quarantaine d'autres qui offrent des fonctions similaires.

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