La vidéo, qu'elle soit en continu ou téléchargée, est véritablement en train de devenir l'occupation préférée des internautes et notamment des Américains.

La vidéo, qu'elle soit en continu ou téléchargée, est véritablement en train de devenir l'occupation préférée des internautes et notamment des Américains.

Selon une étude de comScore, 75% des internautes du pays (soit 136 millions de personnes environ) ont regardé des vidéos en ligne au mois de septembre. Surtout, chacun d'entre eux en consomme en moyenne 3 heures par mois (deux vidéos par jour de 3 minutes environ).

Au mois de septembre, les internautes américains ont visionné pas moins de 9 milliards de vidéos, principalement sur YouTube qui rassemble plus de 28% du marché avec 2,6 milliards de vidéos visionnées depuis sa plate-forme.

Les concurrents, très nombreux sont loin derrière. Le groupe Fox (dont le chaîne de Tv diffuse des séries très populaires comme Prison Break) arrive deuxième avec une part de marché de 4,2%. Yahoo est derrière avec seulement 4,1% du marché et 381 millions de vidéos diffusés. Microsoft est 6e avec une part de marché de 2,1%. Malgré une version américaine, le français Dailymotion n'apparaît pas dans ce classement des 10 premiers diffuseurs.

Google, propriétaire de YouTube, peut se frotter les mains. Le géant du web entend mieux monétiser cette audience massive en développant la publicité en ligne, notamment en passant des accords avec les éditeurs de contenus.

En août dernier, le groupe a commencé à insérer directement les annonces publicitaires dans les vidéos. Les pubs sont insérées directement dans l'image. Au bout de quinze secondes de visionnage, elles s'affichent sous la forme d'un bandeau transparent cliquable.

D'après Google, ce nouveau modèle semble plutôt bien fonctionner et générerait dix fois plus de clics qu'une classique bannière. Avec un tel système et une telle audience, Google pourrait avoir mis au point une belle machine à cash capable de rentabiliser ces 1,6 milliard de dollars d'investissements dans YouTube.

Cette explosion de la vidéo en ligne implique deux conséquences. Du côté de la publicité, le temps passé par les internautes sur ces plates-formes devrait rapidement s'imposer comme un indicateur de référence pour les annonceurs.

Du côté du réseau en lui même, cette consommation exponentielle pourrait entraîner une saturation du Web. Une étude du Nemertes Research Group affirme même que le Net sera saturé à partir de 2010, notamment à cause de cet afflux de vidéos uploadés et téléchargées.

Ce groupe américain indépendant, mais où figurent des acteurs de premier plan de la transmission de comme AT&T ou Level 3 Communications, tire le signal d'alarme depuis longtemps. Mais son constat est alarmant, car les industriels sont encore très loin d'investir à hauteur des attentes. Leurs budgets n'atteindraient pas la moitié des sommes indispensables.

«Nos conclusions indiquent que, même si la fibre optique et les ressources de commutation / routage évoluent normalement pour supporter virtuellement pratiquement tout demande concevable de l'utilisateur, l'infrastructure d'accès Internet, en particulier en Amérique du Nord, va probablement cesser d'être suffisante pour soutenir la demande dans les trois à cinq prochaines années.»

La poursuite du succès de la vidéo en ligne dépend donc des capacités d'investissement des opérateurs dans leurs infrastructures.