Guillaume Latendresse dit recevoir les invitations d'une quinzaine de nouveaux «amis» chaque jour. De faux Chris Higgins se permettent de répondre aux courriels des fans. Et neuf imposteurs prétendent être le véritable Saku Koivu.

Guillaume Latendresse dit recevoir les invitations d'une quinzaine de nouveaux «amis» chaque jour. De faux Chris Higgins se permettent de répondre aux courriels des fans. Et neuf imposteurs prétendent être le véritable Saku Koivu.

Non, les joueurs du Canadien n'y échappent pas. Comme le reste de la planète, ils doivent eux aussi composer avec le phénomène Facebook.

Composer avec la folie furieuse générée par ce populaire site Internet, genre de réseau social virtuel qui permet d'entrer en contact avec bien des gens incluant les membres du CH.

Un petit tour sur le site et on réalise qu'ils sont presque tous là: Latendresse, Higgins, Koivu, Komisarek, Plekanec, Price, Kovalev, Bégin aussi Ils sont là avec leurs photos, quelques renseignements personnels, la date de naissance. Parfois c'est vraiment eux. Parfois non.

«J'ai ouvert mon compte Facebook quand j'étais à l'Université du Michigan, se rappelle le défenseur Mike Komisarek. C'était juste pour le fun, juste parce que j'avais du temps à perdre à l'époque. Ce n'était rien de sérieux. Mais depuis que je suis à Montréal, c'est hors de contrôle! Il y a plein de gens qui veulent devenir mes amis»

Car Facebook sert surtout à ça: à se faire des amis, véritables ou non. Les usagers du site connaissent bien le concept, qui consiste à lancer des invitations amicales à n'importe qui, histoire de se bâtir un solide réseau d'amis. Et un réseau avec quelques joueurs du Canadien, ça paraît toujours bien

C'est pourquoi les joueurs montréalais, comme les joueurs de n'importe quelle équipe sportive, sont énormément sollicités sur le site. Souvent par des «amis» dont ils n'ont jamais entendu parler de leur vie.

«Je vais rarement sur ma page Facebook, mais je reçois quand même 15 invitations par jour de la part d'amis que je ne connais pas, raconte Guillaume Latendresse. Je voulais être là-dessus juste pour retrouver des copains d'enfance Je pense que je vais fermer ma page très bientôt!»

Il y a présentement cinq Guillaume Latendresse sur Facebook. Le vrai Guillaume Latendresse est bel et bien là, oui, mais les quatre autres sont des imposteurs. Des frimeurs qui s'amusent à répondre à des fans un peu naïfs, qui croient échanger avec le vrai Guillaume.

Steve Bégin est au courant de toutes ces histoires. Et il ne s'en fait pas avec ça. «Je n'ai pas de problème avec ce site-là, dit l'attaquant. Si les gens vont sur le site et réalisent qu'il y a 10 Chris Higgins et 10 Steve Bégin, ils vont bien comprendre qu'il y a quelques imposteurs là-dedans. Et puis, la plupart des joueurs qui en sont membres ne passent pas beaucoup de temps là-dessus. Moi-même, j'y vais une fois par semaine, pas plus.»

Pour d'autres, le phénomène Facebook est un peu moins drôle. C'est le cas de Chris Higgins, qui a entendu quelques histoires d'horreur sur le sujet.

«Je connais un joueur (de la LNH) qui a eu des ennuis avec Facebook, raconte l'attaquant américain. Il s'est aperçu qu'un type se faisait passer pour lui. Sur la page, il y avait des photos personnelles, des photos avec ses amis, des photos de sa maison. Le type avait trouvé les photos du joueur, puis décidé de mettre tout ça sur la page. Juste à penser qu'un gars peut envahir ta vie privée de cette manière. Disons que ça fait peur.»

Higgins, lui-même un usager de Facebook, trouve que le petit jeu n'est plus si amusant. «C'est un peu bizarre de penser qu'il y a des gens qui se font passer pour toi et qui se permettent de répondre à des messages qui te sont adressés J'imagine que ces gens-là ont vraiment beaucoup de temps à perdre.»

Mais Facebook ne va pas disparaître de sitôt. Et les joueurs du Canadien devront s'habituer aux «amis» qu'ils ne connaissent pas, aux frimeurs de toutes sortes et à ceux qui se font passer pour eux.

«Moi, ça ne me dérange pas, conclut Guillaume Latendresse. Tant qu'ils n'ont pas mon numéro de carte de crédit et la clé de ma maison, je m'en fous pas mal!»

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