Jérôme de Labriffe, président de l'IAB France (Interactive Advertising Bureau), une association chargée entre autre de promouvoir l'usage d'Internet, l'annonce d'entrée lors de son mot d'introduction lors de la table ronde conviée au Sénat le 19 octobre: «L'année 2007 est une année charnière».

Jérôme de Labriffe, président de l'IAB France (Interactive Advertising Bureau), une association chargée entre autre de promouvoir l'usage d'Internet, l'annonce d'entrée lors de son mot d'introduction lors de la table ronde conviée au Sénat le 19 octobre: «L'année 2007 est une année charnière».

En effet, en l'espace de quelques années, nombreux sont les secteurs qui se sont laissés tenter par l'expérience internet. La Toile est parvenue à gagner ses gallons de noblesse auprès de nombreux acteurs du secteurs. Avec des degrés d'impact variables. «Si l'industrie du livre parvient à résister face aux assauts de l'économie numérique (...) l'impact économique est plus visible sur la presse. L'économie numérique a provoqué un développement très rapide de la presse en ligne», explique Jean Rémi Gradatour secrétaire général adjoint du club Sénat.

Le cas de la télévision est un cas à part. «La télévision a très tôt intégré les technologies numériques», poursuit le secrétaire général. Pourtant, l'arrivée de la VoD (vidéo à la demande) devrait là encore susciter quelques refléxions, notamment dans tout ce qui concerne la publicité en ligne.

Les annonceurs ont fini par se faire à ce nouveau format. Enfin presque. «L'internet marketing connaît une croissance de 35%. Pourtant, des réflexions sur l'organisation et les usages d'Internet se poursuivent ecore [au sein des entreprises]», souligne Eric Trousset de TNS média, commentant une étude destinée à comprendre la perception que les annonceurs ont d'Internet.

Si des sociétés comme ING Direct (banque en ligne) et la société de renseignements 118 218 ont compris tous les avantages qu'elles peuvent tirer aussi bien de la Toile que des campagnes de publicité en ligne, la situation n'est pas aussi claire pour toutes les entreprises.

«Si 60% des gestionnaires sont invités à s'informer sur l'intérêt d'Internet, 18% d'entre eux ne sont pas invités à se pencher sur la question», affirme Marie-Christine Crolard-Lepany de NPA Conseil. Les entreprises intéressées, ne s'intrrogent plus, elles analysent la pertinence du marketing en ligne. Taux de clic, efficacité ou encore performance d'une campagne rentrent dans le champs des éléments analysés. L'internet mobile ne fait pas exception, «les entreprises ont besoin d'informations sur ce support», glisse Françoise Renaud, directrice recherche marketing chez UDA.

Les grandes entreprises ne font pas l'impasse sur le net. Si «la publicité sur Internet assure une croissance plus forte», selon Alain Weil, PDG de Nextradiotv, sa cote en terme de média annonçant ne cesse de grimper. Pour Julien Billot, directeur numérique chez Lagardère, «en 2008, le marché de la publicité sur internet devrait dépasser celui de la publicité en radio».

Pour mémoire, une étude de TNS media Sofres réalisée au premier semestre 2007 établissait que les investissements en ligne avaient connu une progression de 40,1% et atteint la somme de 1,2 milliard d'euros. Si les prévisions de Julien Billot s'avéraient exactes, les 14,6% de parts de marché totalisées par la radio pourraient bien devenir inférieurs aux investissements que les annonceurs avaient jusque là consentis à mettre sur Internet (10,8% au 1er semestre 2007).

Et à croire Dominique Delport, DG de Havas Media, la place prise par Internet pourrait bien provoquer un «séisme». «Mêmes si les sociétés investissent sur la formation [des gestionnaires] et les acquisitions [de sociétés spécialisées], les recettes sont encore absentes. Pour l'instant, nous ne sommes pas sur des volumes importants. Nous sommes encore dans une phase de transition», confirme Dominique Delport. Mais les choses pourraient bien se présenter différemment dans peu de temps. «Les entreprises devront bien se pencher sur internet, d'où un travail de veille qui s'imposera par lui-même.»

Pour le responsable d'Havas media, les choses sont claires : «Dans 5 ans, le marché aura basculé».