Les entreprises qui veulent se démarquer dans leur stratégie web sont passées à une nouvelle ère, celle du réseautage social à la Facebook. Parlez-en à la Banque TD ou à la Banque Royale, qui ont, coup sur coup, tenté de tirer profit de ce nouveau portail web.

Les entreprises qui veulent se démarquer dans leur stratégie web sont passées à une nouvelle ère, celle du réseautage social à la Facebook. Parlez-en à la Banque TD ou à la Banque Royale, qui ont, coup sur coup, tenté de tirer profit de ce nouveau portail web.

La TD a d'abord lancé un «groupe», la semaine dernière, appelé le Money Lounge, ainsi qu'une application, Split it. Cette dernière prend la forme d'un calculateur qui permet de séparer entre colocataires les coûts de loyer et les frais qui s'y rattachent. Pas bête, car voilà une façon originale et inusitée de faire connaître les services de la banque. RBC a suivi quelques jours après avec son propre groupe, RBC Campus Connection.

Ces groupes sont créés sur le portail Facebook et les utilisateurs peuvent les joindre afin d'en apprendre un peu plus sur l'investissement en général et leurs finances en particulier. La cible: les universitaires, un public qui foisonne sur Facebook puisque ce portail mise d'abord sur la création de réseaux sociaux à partir de l'école secondaire, du cégep et de l'université dans lesquels les internautes ont étudié.

Les amis de mes amis sont mes clients

«C'est une sorte de Classmates à la sauce web 2.0», résume très simplement Pascal Beauchesne, consultant en marketing spécialisé dans les nouveaux médias. «C'est la saveur du mois des sites de réseaux sociaux, mais c'est une saveur qui est sur une lancée en ce moment et qui devrait durer longtemps.»

Comme MySpace (et d'autres) avant lui, Facebook permet à ses utilisateurs de se regrouper en réseaux d'amis et de connaissances. Tandis que le premier mise sur les intérêts communs (notamment, les goûts musicaux) pour créer ces réseaux, Facebook mise sur le passé scolaire et professionnel de ces mêmes internautes. Il en résulte des réseaux d'amis, et d'amis de ses amis. En termes marketing, c'est de l'or en barre.

«Pour le marketing viral, tous les ingrédients se trouvent sur Facebook», poursuit M. Beauchesne. «On le remarque pour le web en général: les gens l'utilisent de plus en plus de façon locale, personnelle.» Facebook l'illustre à merveille. «Ça permet de rejoindre facilement beaucoup de consommateurs en fonction de leurs intérêts», conclut M. Beauchesne.

Applications payantes

Il n'y a pas que le marketing viral qui puisse profiter de Facebook. Les développeurs d'applications également. Après tout, Facebook regroupe plus de 33 millions d'internautes, et il s'en ajoute environ 150 000 chaque jour. De quoi faire plaisir à une communauté de développeurs qui compte déjà plus de 90 000 personnes.

Au Canada, Facebook représente le sixième réseau social en importance, ayant accueilli 11,3 millions de visiteurs en juin dernier. Globalement, Toronto fait partie des 10 plus importants regroupements de développeurs d'applications pour ce portail. Montréal n'est pas insensible au phénomène, puisqu'un événement appelé FacebookCamp Montréal aura lieu le 7 novembre prochain à la Société des arts technologiques, sur le boulevard Saint-Laurent.

Sébastien Provencher y sera. Fondateur de Praized Media, une startup qui mise beaucoup sur le développement du web comme outil de développement local, il estime que Facebook est une plateforme prometteuse, bien que risquée, pour les développeurs d'applications. «Il y a deux façons de profiter de Facebook, dit-il. La première est de publier une application et, quand elle devient populaire, d'essayer de la vendre à une plus grosse entreprise. C'est risqué et spéculatif. La seconde consiste à introduire de la publicité sur la page de l'application et d'en tirer quelques dollars.»

Selon M. Provencher, au Québec, on utilise Facebook davantage à des fins de marketing et de publicité. Ce qui ne l'empêche pas de voir, dans cette approche du Web plus personnalisé, un bref aperçu de ce que pourrait être l'Internet de demain: plus axé sur les communautés locales que sur le bon vieux «village global» de la fin des années 90.