À un peu plus de 48 heures de la sortie du septième tome de la série Harry Potter, l'éditeur américain du livre semble avoir perdu le contrôle sur sa distribution.

À un peu plus de 48 heures de la sortie du septième tome de la série Harry Potter, l'éditeur américain du livre semble avoir perdu le contrôle sur sa distribution.

Alors que l'avocat de l'auteure J.K. Rowlings confirmait hier que des éléments du livre se sont retrouvés sur des sites pirates, des dizaines d'exemplaires authentiques du roman étaient livrés illégalement par des commerçants en ligne américains.

Scholastic a confirmé en après-midi qu'il entreprendra des recours légaux contre deux distributeurs américains - Levy Home Entertainment et DeepDiscount.com - parce qu'ils ont livré dans la nuit de lundi à mardi des centaines d'exemplaires de Harry Potter and the Deathly Hallows. Un embargo prenant fin samedi, à minuit une, interdit strictement aux commerçants de le vendre avant.

L'éditeur affirme que le nombre d'exemplaires ainsi distribués représente «autour d'un centième d'un pour cent» des 12 millions d'exemplaires destinés au marché américain.

Pendant ce temps-là, la présumée version piratée du livre, mise en ligne lundi matin sur des sites d'échange de fichiers sous forme de photos illustrant les 795 pages, a continué à se propager à grande vitesse. Selon BigChampagne Media Measurement, une entreprise californienne qui mesure la circulation sur internet, un exemplaire pirate du livre était téléchargé chaque seconde. Plus de 50 000 internautes auraient mis la main dessus depuis lundi.

Les photos, prises avec un appareil Canon Rebel, sont d'assez bonne qualité, mais rendent la lecture du livre plutôt ardue. Un internaute répondant au nom de Kyle Giovanni a cependant commencé à retranscrire les écrits contenu dans ces photos en format texte, pour en faciliter la lecture et rendre sa distribution sur internet plus facile. Grâce à un site web qu'il a créé, il a recruté une petite armée de bénévoles qui l'ont imité. En fin de journée, un document PDF contenant 11 des 36 chapitres du livre pirate étaient déjà offert en ligne.

«J'ai reçu plus de 1000 courriels en l'espace d'une journée. Les 11 chapitres ont été transcrits en moins de 10 heures», a-t-il affirmé à La Presse dans un courriel.

Pourquoi avez-vous fait cela? «Je l'ai fait parce que c'était la chose à faire, a-t-il répondu. J'avais du temps à tuer et ça m'a semblé être la chose à faire pour tuer le temps.»

Ni Scholastic ni Bloomsbury, l'éditeur britannique de la série, n'ont confirmé ou infirmé que la version pirate, dont La Presse a révélé l'existence lundi, est authentique. Sans dire lesquels, l'avocat de Mme Rowling, Neil Blair, a toutefois reconnu dans une entrevue avec le Times de Londres que certains des éléments qui circulent sur les sites pirates sont authentiques.

Pour la première fois depuis l'apparition de la version pirate, l'auteure J.K. Rowling a fait allusion au document sur son blogue (jkrowling.com). «Ignorez la désinformation qui apparaît sur le web et dans les journaux», a-t-elle imploré.

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