Quand on pense à criminalité sur Internet, on pense d'abord à crimes d'ordre sexuel. Cette perception est malheureusement juste, car ce genre de crimes est fréquemment commis par le biais de la toile.

Quand on pense à criminalité sur Internet, on pense d'abord à crimes d'ordre sexuel. Cette perception est malheureusement juste, car ce genre de crimes est fréquemment commis par le biais de la toile.

«Il y a une hausse de crimes à caractère sexuel, car il y a plus de personnes qui ont accès à Internet», analyse Frédérick Gaudreau, lieutenant à la direction des renseignements criminels à la Sûreté du Québec.

À la SQ, une équipe de huit personnes et une seconde de six employés (regroupant des membres de la GRC) travaillent à résoudre les cas de cybercriminalité sur le territoire québécois. Avec la popularité grandissante d'Internet, on est en train d'assister à la naissance d'une véritable mafia informatique.

«On voit de l'extorsion, de la manipulation d'enfants et d'adolescents dans le but d'un contact sexuel. Les gens vont sur des sites de clavardage pour adolescents. Ils établissent un climat de confiance avec l'enfant. Les jeunes dévoilent leur identité et les gens les contactent avec l'objectif final d'avoir une rencontre», ajoute M. Gaudreau.

C'est à l'occasion de cette rencontre que tout bascule. Au moment que le crime sexuel est commis, il est filmé et le tout se retrouve sur Internet. Le criminel fait ainsi la preuve de son «exploit».

«Diffuser sur Internet va donner une "crédibilité". C'est un trophée. On en voit de plus en plus», raconte M. Gaudreau, en précisant que les cybercriminels profitent de la négligence ou de la naïveté des gens pour commettre leurs actes.

Ces deux caractéristiques sont aussi essentielles pour que des criminels puissent frauder des gens sur Internet. Il est fréquent de recevoir par courriel un message d'une fausse institution financière qui nous demande de livrer des informations personnelles pour toutes sortes de raisons. Selon Frédérick Gaudreau, la meilleure arme pour contrer ces crimes est l'éducation et la prévention.

«Il faut dire aux gens de ne pas répondre à ce genre de messages frauduleux.»

Les fraudeurs sont cependant de plus en plus astucieux pour arriver à leurs fins. Selon M. Gaudreau, on assiste à l'arrivée d'un nouveau phénomène, les «zombies organisés«.

«Un zombie, c'est un robot programmé sur Internet pour attaquer des réseaux afin de prendre le contrôle de l'ordinateur et pour attaquer d'autres ordinateurs», raconte M. Gaudreau.

Cette technique permet notamment l'envoi massif de pourriels ou de faire de la publicité concernant des sites de pornographie juvénile.

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