Les policiers qui enquêtent sur un dossier de cybercriminalité ont maintenant accès à une formation spécialisée en la matière.

Les policiers qui enquêtent sur un dossier de cybercriminalité ont maintenant accès à une formation spécialisée en la matière.

Environ 250 personnes étaient réunies hier à l'École nationale de police du Québec à Nicolet afin de prendre part au troisième colloque sur la cybercriminalité.

Pendant ce colloque, il a été question de la nature des crimes commis via Internet, des moyens technologiques pour les contrer et de formation.

Gervais Ouellet, inspecteur de la Sûreté du Québec, s'est adressé aux participants pour leur parler de formation. Selon lui, cet aspect est incontournable pour lutter contre la cybercriminalité.

«Je trouvais qu'il y avait des besoins en formation des policiers à la base. Et avec les nouvelles technologies, les policiers y sont de plus en plus confrontés», explique le coordonnateur du programme.

La SQ a rencontré l'École nationale de police et a contacté l'école Polytechnique de Montréal afin de monter un certificat en cyberenquête. Disponible depuis janvier, ce certificat offert à Québec et à Montréal fait le tour de tout ce que doit savoir un policier lorsqu'il fait face à un délit commis sur le web.

«Ça permet d'acquérir des connaissances. Sur une scène de crime, comment on trouve les indices? Il y a une façon de procéder pour préserver la scène de crime qui est l'ordinateur. On leur montre comment travailler pour, si on ne peut pas saisir la preuve, ne pas la détruire. En fait, on aborde le cours comme si on n'avait jamais touché à un ordinateur.»

Les 80 personnes inscrites à ce certificat sont des policiers, mais aussi des gens qui oeuvrent au sein d'institutions financières et de ministères. Pour les policiers, ce certificat va mieux les équiper pendant les interrogatoires.

«Sans être des experts, les policiers sauront comment parler à la personne. Les gens vont connaître les groupes de discussion, les moteurs de recherche. Ils voient aussi le droit criminel, la psychologie, les réseaux informatiques», ajoute M. Ouellet, en reconnaissant que le but premier d'une intervention policière est de sécuriser l'ordinateur visé par l'opération afin de récupérer la preuve.

Le volet psychologique est l'affaire de Gilles Ouimet. Ce psychologue offrira à compter du 12 mai le cours de psychopathologie de la cybercriminalité.

«Mon aide vient pour les interrogatoires afin de comprendre l'individu pour confirmer des éléments de preuve. Le cours est offert pour comprendre la personnalité et la pathologie», explique ce consultant de la Sûreté du Québec.

Gervais Ouellet pense maintenant à la possibilité d'offrir cette formation à distance. De cette façon, tous les policiers du Québec pourraient la recevoir afin de faire face à une réalité bien présente.

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