Les sites de recrutement en ligne existent depuis 10 ans déjà, mais leur formule n'a pas véritablement changé. Pour les entreprises à la recherche de candidats qui se distinguent du lot, la solution se trouve parfois hors des sentiers battus. Avec toutes les possibilités d'Internet, ce ne sont pas les façons originales d'annoncer qu'on est à la recherche de travailleurs talentueux.

Les sites de recrutement en ligne existent depuis 10 ans déjà, mais leur formule n'a pas véritablement changé. Pour les entreprises à la recherche de candidats qui se distinguent du lot, la solution se trouve parfois hors des sentiers battus. Avec toutes les possibilités d'Internet, ce ne sont pas les façons originales d'annoncer qu'on est à la recherche de travailleurs talentueux.

«Avec les nouveaux médias, comme les blogues et la vidéo en ligne, on peut trouver de nouvelles façons de recruter en ligne pour un dixième du prix exigé par certains sites spécialisés», estime Austin Hill, cofondateur de Zero Knowledge, une entreprise en démarrage montréalaise qu'il a ensuite vendue pour se transformer en ange investisseur.

«Pour attirer des employés originaux et talentueux, il faut aussi leur prouver que notre entreprise est au moins aussi originale et talentueuse qu'eux», ajoute-t-il.

Aucun doute, M. Hill connaît le sujet. Le nombre d'honneurs qu'il a reçus au fil des dernières années -allant du titre d'Entrepreneur émergent de l'année au Québec en l'an 2000, remis par la firme Ernst & Young, au titre de Pionnier des TIC du Forum économique mondial en 2001- en témoigne. Mais il n'en demeure pas moins que l'Albertain d'origine est lui-même à la recherche de gens talentueux et doués dans les TIC, pour un nouveau projet de communauté Web jugé prometteur, appelé le projet Ojibwe.

L'originalité pour pas cher

«Pour un projet relativement secret comme celui-là, les sites de recrutement ne sont pas très efficaces, dit-il. Pour se présenter, on doit se conformer à une formule standardisée qui est la même que celle qu'utilisaient les journaux il y a 100 ans. Et après coup, on reçoit une tonne de CV de gens surqualifiés, dont on ne perçoit pas la personnalité, le talent.»

Pour le projet Ojibwe, Austin Hill et son partenaire, Alex Eberts, ont décidé de se fier à YouTube, à LinkedIn et à un «vlogue» (blogue vidéo) qu'ils ont lancé il y a deux semaines.

Sur ce site, un bref extrait vidéo se moque des sites de recrutement, tout en décrivant le type d'emplois qu'ils ont à offrir (pour la petite histoire, ils sont à la recherche de deux programmeurs Python et Java).

Pour postuler, la règle imposée par les deux Montréalais d'adoption est la suivante : pas de CV. On veut voir votre personnalité. «En moins de 48 heures, on a eu 2400 visites et on a reçu des demandes d'emploi qu'on n'aurait jamais eues autrement», résume M. Hill. Des demandes venant d'aussi loin que le Royaume-Uni!

S'inspirer de la Silicon Valley

Au Canada, les «entreprises en démarrage» (la traduction officielle pour «start-up»), ont beaucoup de difficulté à recruter. Pourtant, elles offrent généralement des emplois qui sont très recherchés par les travailleurs spécialisés. Ils voient dans ces entreprises émergentes une occasion en or de participer à la naissance d'un nouveau projet, ou de mettre à plein profit leur talent ou leur expertise.

En gros, dans une carrière, ça a l'effet d'un turbocompresseur.

Les technos montréalaises n'échappent pas à ce phénomène. Pourtant, ce ne sont pas les travailleurs spécialisés qui manquent, dans la métropole québécoise. «Surtout dans le développement de logiciels libres, Montréal possède une banque impressionnante de programmeurs talentueux», estime l'ancien président de Zero Knowledge.

Sauf qu'avec les canaux de communication traditionnels qui existent à Montréal, il est très difficile pour les candidats et les entreprises de se démarquer. De plus en plus d'observateurs le constatent, la meilleure description de cette situation provenant de Ben Yoskovitz, un consultant montréalais dans les TIC qui a récemment énuméré, sur son blogue, Instigator Blog, les «neuf signes que le marché de l'emploi en ligne est brisé (sic)».

Yoskovitz n'a pas de solution à offrir. Il renvoie plutôt la balle à Hill, qui pense que les entrepreneurs devraient davantage s'inspirer de la Silicon Valley. Là-bas, dit-il, les entreprises en démarrage sont un phénomène plus que courant.