Les visiteurs du site de l'école secondaire pouvaient être conduits à des jeux payants et du matériel pornographique.

Les visiteurs du site de l'école secondaire pouvaient être conduits à des jeux payants et du matériel pornographique.

Le site Internet de l'école secondaire du Triolet, de la Commission scolaire de la-Région de-Sherbrooke (CSRS), permettait aux visiteurs, jeunes et moins jeunes, d'avoir accès jusqu'en fin de journée hier à des liens indésirables, voire même choquants, concernant des jeux payants et du matériel pornographique.

Le site en question menait à un portail offrant directement une panoplie de casinos virtuels et indirectement à des galeries de photos et de films osés. Un clic sur le lien «Next Generation» dans la section «Coin des @dos» ouvrait un véritable catalogue de sites proposant des jeux payants en ligne, comme le poker, des casinos et des paris sportifs.

Retirés en catastrophe

Pour plusieurs de ces sites, il est facile de s'inscrire en ligne et jouer. À l'heure où le débat sur le jeu compulsif fait rage, un tel lien dans une page dédiée aux adolescents de l'école surprend.

Dans la section «Coin des @dultes», en quelques clics, on accède à des sites pornographiques.

Ces liens ont été retirés en catastrophe, hier après-midi, après que La Tribune eut fait état du problème à la CSRS, qui a été prompte à réagir. Bien sûr, ces liens indésirables avaient pris forme à son insu depuis une période indéterminée (Voir autre texte).

C'est une lectrice qui a signalé à La Tribune ce fait troublant. «J'espère de tout mon coeur qu'il s'agit d'une erreur, ou d'une méchante farce de quelqu'un qui est très habile sur Internet», dit la dame qui désire qu'on préserve son identité. «Mais si c'est le cas, force est de constater que personne n'exerce de surveillance».

«Quand j'ai trouvé ce site, j'étais bien sûr estomaquée et j'ai envoyé le lien à des connaissances pour leur demander leur avis. Ma mère, qui travaille au gouvernement fédéral, n'a pas été capable d'ouvrir le site des casinos à partir de son travail: le site était bloqué par son système.»

«À mon travail, il y a aussi toutes sortes de systèmes pour empêcher les employés d'avoir accès à des sites «inappropriés». Je ne peux même pas entrer sur le site de Victoria's Secret à partir de mon bureau! Comment se fait-il qu'il n'y ait pas de contrôle sur le site d'une école, sur la page réservée aux ados?», demande la mère de famille.

La section «Coin des @dos» comporte aussi d'autres liens vers des sites anglophones, dont un site de clavardage permettant d'avoir des contacts avec des internautes à travers la planète.

Éducation aux dangers

Selon la lectrice, les «chatrooms qui s'adressent à des jeunes sont un véritable danger», car il s'agit de «terrains de chasse préférés des pédophiles. Il y a des enquêteurs dont c'est le travail de piéger les pédophiles dans ce genre de site. Je conçois difficilement qu'on légitimise cette pratique sur le site d'une école!»

«Je ne comprends pas quelle mission l'école s'est donnée en mettant cette page en ligne. Elle me semble n'avoir aucune utilité en lien avec l'école, sauf pour la page d'aide aux devoirs», mentionne aussi la Sherbrookoise.

«J'ai deux filles de 11 ans qui entreront au secondaire bientôt. (...) Je pense que l'école devrait se donner un rôle d'éducation et de sensibilisation aux pièges et aux dangers du web. À défaut, rien ne les empêche d'utiliser Internet à bon escient, dans un but pédagogique», mentionne-t-elle.

Sur le Web:

- École du Triolet

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