Google a vu la lumière : elle passe à l'énergie solaire. La société de moteurs de recherche sur Internet met la touche finale à l'installation de 9212 panneaux solaires à son siège social de Mountain View, en Californie. Le soleil devrait éclairer son campus d'un million de pieds carrés, surnommé Googleplex, à compter du printemps.

Google a vu la lumière : elle passe à l'énergie solaire. La société de moteurs de recherche sur Internet met la touche finale à l'installation de 9212 panneaux solaires à son siège social de Mountain View, en Californie. Le soleil devrait éclairer son campus d'un million de pieds carrés, surnommé Googleplex, à compter du printemps.

«Les deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, ont toujours été très enthousiastes à propos du développement durable, dit Robyn Beavers, directrice du programme environnemental de l'entreprise. Nous avons voulu trouver la source d'énergie renouvelable la mieux adaptée à notre portefeuille immobilier. Les panneaux solaires étaient la solution la plus facile à cause du climat en Californie. En plus d'avoir accès à beaucoup de soleil durant la journée, nos températures ne sont pas trop élevées, ce qui permet de produire davantage d'énergie solaire. S'il fait trop chaud, les panneaux sont moins efficaces.»

Au plan financier, Google, dont le chiffre d'affaires a été de 10,6 milliards US et les profits de 3,1 milliards en 2006, est fier de son coup. «Il n'y a pas vraiment de risque, dit Mme Beavers. Nous faisons des profits avec les panneaux solaires, qui seront payés dans sept ans et demi. Or, ils sont garantis pendant 25 ans et durent entre 30 et 40 ans.»

C'est justement le défi de la société de Mountain View : rentabiliser le développement durable. «Nous voulons une stratégie environnementale logique du point de vue des affaires, pas seulement une stratégie de marketing, dit Mme Beavers. Nous ne voulons pas que le programme environnemental soit aboli à cause d'un mauvais trimestre en Bourse.»

Google possédera bientôt le plus important parc solaire privé aux États-Unis. Mais la société ne restera pas reine de l'énergie solaire très longtemps. Selon Business Week, Wal-Mart s'apprête à lui damer le pion. Le géant du commerce au détail envisagerait de munir 300 de ses magasins de panneaux solaires. «C'est de la saine compétition, dit Mme Beavers. Lorsque nous avons annoncé notre projet en octobre dernier, nous souhaitions que d'autres sociétés nous suivent dans cette voie.»

Les panneaux solaires de Google, qui seront installés sur le toit des édifices et dans certains stationnements, produiront environ 1,6 mégawatt, soit l'équivalent de la consommation d'énergie de 1000 maisons selon El Solutions, la firme chargée du projet. Les panneaux de marque Sharp Electronics combleront 30 % de la demande énergétique du Googleplex en période de pointe. Pour le moment. «Ça peut paraître drôle mais nous considérons nos 9212 panneaux solaires comme un projet-pilote, dit Mme Beavers. Nous n'avons pas annoncé de nouveau projet mais nous gardons l'oeil ouvert. Le secteur de l'énergie solaire ne devrait pas ralentir à court terme. Nous examinons aussi d'autres sources d'énergie renouvelable qui pourraient devenir intéressantes dans un horizon de deux à cinq ans.»

Une navette entre Saint-Jérôme et Granby

Le soleil ne manque pas en Californie. Les bouchons de circulation - et les émissions de CO2 qui viennent avec - non plus.

Pour faire sa part, Google a mis sur pied des navettes pour ses employés sur une distance de plus 130 kilomètres, entre San José et Berkeley. Un peu comme si Bombardier avait son propre système de transport en commun entre Saint-Jérôme, dans les Laurentides, et Granby, en Montégérie.

Les employés qui vont travailler à pied ou à vélo ne sont pas en reste. Google fait un don à l'organisme de charité de leur choix à la fin du trimestre. «C'est particulièrement populaire dans nos bureaux en Europe, où il est plus facile de vivre près de son lieu de travail», dit Mme Beavers.

L'entreprise récompense aussi les conducteurs de voitures hybrides. Elle offre 5000 $ à l'achat d'un véhicule consommant moins de 36 kilomètres par litre d'essence. Selon Mme Beavers, seulement trois véhicules sur le marché remplissent ce critère.

Les deux fondateurs du moteur de rechercher ont-ils profité de leur propre offre? Robyn Beavers éclate de rire. «Larry et Sergey avaient une Prius hybride quand j'ai commencé à travailler avec eux il y a trois ans, dit-elle. Je le sais, je la conduisais parfois pour eux. Ils se sont peut-être acheté une autre auto depuis l'entrée de Google en Bourse...»