Après Harvard, le Collège LaSalle. C'est au tour de l'établissement collégial montréalais d'ouvrir les portes virtuelles de son campus dans le monde parallèle de Second Life. Le projet, qui débutera en septembre si tout va bien, offrira quatre programmes d'études. C'est aussi une chance en or pour recruter de nouveaux étudiants, estime Jean-François Comeau, responsable du programme iLasalle.

Après Harvard, le Collège LaSalle. C'est au tour de l'établissement collégial montréalais d'ouvrir les portes virtuelles de son campus dans le monde parallèle de Second Life. Le projet, qui débutera en septembre si tout va bien, offrira quatre programmes d'études. C'est aussi une chance en or pour recruter de nouveaux étudiants, estime Jean-François Comeau, responsable du programme iLasalle.

«D'ici septembre, Linden Labs (le créateur de Second Life) devrait avoir mis au point sa technologie de transmission vocale. C'est le seul détail à régler pour lancer le programme», dit-il. C'est ce qui permettra aux professeurs du collège de parler directement, à travers leur avatar, aux personnes présentes dans leur classe virtuelle.

Évidemment, on n'a pas besoin de vanter les mérites de la formation à distance. Déjà, le site Web Campus iLasalle en offrait sous forme de vidéoconférence, les profs enseignant à une webcaméra. Pourquoi la transition vers Second Life?

«En passant à Second Life, on peut aller plus loin», explique M. Comeau. «Dans notre programme de design d'intérieur, on peut proposer des exercices de création à faire dans l'environnement du logiciel.» De la modélisation en 3D, rien de moins!

Aussi, le monde virtuel de Second Life est plus interactif. Le professeur voit ses étudiants (du moins, leurs avatars). En retour, ceux-ci peuvent interagir avec lui, l'interrompre, etc.

Web 3.0

En ouvrant ce campus, le Collège LaSalle fait office de pionner au Canada, plus encore au Québec. Il rejoint le club sélect des entreprises qui ont acheté un terrain et un édifice virtuels, au même titre que la chaîne de vêtements American Apparel, le constructeur d'autos Toyota, Telus et, comme on le disait plus haut, Harvard.

«Acheter la licence, le terrain et construire le campus est un investissement qui peut coûter entre quinze et trente mille dollars», estime Jean-François Comeau. En plus, le Collège LaSalle a dû développer les programmes qui y seront offerts en fonction du nouveau média.

Selon M. Comeau, c'est le bon temps d'en profiter. Dans trois ans, les prix pourraient avoir monté en flèche pour avoir pignon sur rue dans cet environnement virtuel. «Je pense que d'ici trois ans, on va assister à un boom du virtuel comme ça a été le cas avec le Web en 1999.»

Il rejoint en ce sens l'opinion de Michel Leblanc, le collègue blogueur qui s'intéresse le plus à Second Life au Québec. Selon lui, le monde virtuel en 3D de Second Life représente «le Web de demain», un endroit où l'on ne surfe plus, puisqu'on s'y promène aussi sur la terre ferme, dans les airs et dans l'espace.

«La plus récente preuve qu'il existe un lien entre le réel et le virtuel provient d'IBM, qui a acheté une douzaine d'îles dans Second Life pour y tenir des activités corporatives tout aussi variées que du marketing, du service à la clientèle et de la formation à distance», résume-t-il.

«Ce genre de monde virtuel dépasse le simple Web», ajoute Jean-François Comeau. «Peut-être qu'IBM va développer des lunettes et des gants de réalité virtuelle qui vont changer la façon dont on utilise Internet… »

Économies bien réelles

Plus concrètement, l'investissement d'IBM est avant tout de nature économique. Les bureaux virtuels de «Big Blue» lui éviteront de faire voyager d'un continent à l'autre plus de 330 000 employés, qui travaillent à l'extérieur des États-Unis. Grâce à Second Life, ils peuvent se présenter au centre de formation d'IBM sans avoir à se taper un séjour forcé dans des aéroports et dans une chambre d'hôtel à des milliers de kilomètres de la maison.

Pour le moment, Second Life possède une population évaluée à un peu moins de deux millions de visiteurs. Du lot, pas beaucoup de Québécois(es). Mais ça pourrait changer, surtout si d'autres pionniers comme le Collège LaSalle s'y intéressent. Pour les entreprises qui y seront déjà présentes quand la population y affluera, ça sera tout un coup de marketing