Les professionnels de la presse écrite française, réunis jeudi en congrès à Strasbourg (est), cherchent les moyens de reconquérir des lecteurs volatils et particulièrement exigeants depuis l'avènement d'Internet et des gratuits.

Les professionnels de la presse écrite française, réunis jeudi en congrès à Strasbourg (est), cherchent les moyens de reconquérir des lecteurs volatils et particulièrement exigeants depuis l'avènement d'Internet et des gratuits.

Dans un monde de plus en plus instable, les médias servent «moins à comprendre qu'à être alertés des dangers. Or, les médias d'information en continu répondent mieux à cette recherche de faits que la presse écrite», a souligné Denis Muzet, directeur de l'institut Médiascopie.

La presse souffre également d'un déficit de crédibilité qui «pousse les lecteurs à multiplier leurs sources d'information», a-t-il assuré.

«Plus un individu se connecte à Internet, écoute la radio, lit des gratuits, plus il lit la presse payante. Les journaux qui ne marchent pas sont ceux que les lecteurs ne trouvent pas intéressants», a martelé Bertrand Labasse, du Centre national pour le développement de l'information (CNDI).

«Nous ne sommes pas face à une crise de la demande, mais face à une crise de l'offre: les attentes du public ont changé et nous devons nous adapter», a assuré pour sa part Henri Pigeat, président du Centre de formation des journalistes (CFJ).

Face à ce constat, les professionnels de la presse n'ont pas encore trouvé de solution miracle, mais seulement esquissé des ébauches de réponse, entre diversification et retour aux fondamentaux.

La situation est urgente: la diffusion de la presse écrite a reculé de 2,14% en 2005, les ventes en kiosque dégringolant de 4%.

Selon un sondage d'Ipsos Médias, 53% des Français jugent qu'à l'avenir toute l'information dont ils ont besoin sera accessible gratuitement et qu'il ne leur sera plus nécessaire d'acheter journaux et magazines.

Les lecteurs veulent avant tout que les journaux connaissent mieux leurs goûts (74%) et améliorent leur contenu (73%).

Il reste donc «de la place pour des journaux qui s'appuient sur des caractéristiques fondamentales : la précision, la vérification des faits...», a estimé M. Pigeat.

Internet est une «opportunité dont il faut se saisir vite car les parts de marché se prennent maintenant», a averti pous sa part Pierre Chappaz, PDG du moteur de recherche d'actualité Wikio.