La fracture numérique entre pays pauvres et pays riches se creuse toujours alors que l'accès à large bande à Internet est aujourd'hui aussi vital pour les économies que les infrastructures d'adduction d'eau ou d'électricité, constate un rapport des Nations unies publié jeudi.

La fracture numérique entre pays pauvres et pays riches se creuse toujours alors que l'accès à large bande à Internet est aujourd'hui aussi vital pour les économies que les infrastructures d'adduction d'eau ou d'électricité, constate un rapport des Nations unies publié jeudi.

«La téléphonie mobile poursuit son essor dans le monde en développement, mais l'utilisation d'Internet à des fins commerciales y reste peu répandue», déplore le rapport 2006 sur l'économie de l'information de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

«L'accès à large bande devient tellement vital pour les entreprises et leur donne des avantages compétitifs si considérables qu'on le compare désormais à des services et équipements collectifs tels que l'approvisionnement en eau et en électricité», relève le rapport.

L'utilisation du réseau à large bande a, en effet, «des retombées positives immédiates sur la compétitivité et la productivité et, par voie de conséquence, sur la croissance macroéconomique», souligne le rapport.

La Cnuced relève à cet égard d'«importantes disparités entre les pays développés où l'accès à large bande progresse rapidement, et les pays en développement où l'accès à Internet, pour autant qu'il existe, se fait encore le plus souvent par ligne commutée».

Dans les pays riches, le nombre des abonnés au réseau à large bande a augmenté de près de 15% au second semestre de 2005, pour s'établir à 158 millions. Ce sont surtout les entreprises qui s'équipent et tirent bénéfice de cette technologie.

Dans les pays pauvres, en revanche, selon les données disponibles (71 pays), les taux de pénétration de l'accès à large bande sont très souvent inférieurs à 1%. En Chine, il ne dépasse pas 2,9%.

Dans ces conditions, le commerce électronique ne représente qu'un pourcentage infime des ventes et des activités des entreprises des pays en développement, même si quelques-uns d'entre eux utilisent beaucoup les services bancaires électroniques. Au Brésil, par exemple, 75% des entreprises (micro-entreprises exceptées) ont utilisé Internet pour effectuer des opérations bancaires en 2005. Au Maroc, elles ont été 34,9 % à faire de même.

Les pays pauvres ont cependant réussi à se faire une place au soleil des nouvelles technologies de l'information (TIC) grâce à leur dynamisme en matière d'exportations de services informatiques et de services d'information.

Entre 1995 et 2004 ces exportations ont progressé six fois plus vite que les exportations de tous les autres services réunis et la part des pays en développement dans cette catégorie d'exportations est passée de 4% en 1995 à 20% en 2003, la plus forte croissance survenant après 2000, relève le rapport.

La téléphonie mobile reste une technologie qui convient aux pays en développement, et c'est le seul secteur des TIC où ces pays ont dépassé les pays développés pour ce qui est du nombre d'utilisateurs (1,2 milliard contre 800 millions).

Le taux de pénétration de la téléphonie mobile dans les pays en développement reste cependant inférieur à celui relevé dans les pays riches où il dépasse parfois les 100%, alors que dans plusieurs dizaines de pays en développement, il est inférieur à 10%.