Avec l'acquisition de BMG Music Publishing, filiale d'édition musicale du groupe allemand Bertelsmann, Universal Music confirme son leadership mondial tant dans le marché déclinant du CD que celui de l'édition musicale... futur apanage de la rentabilité.

Avec l'acquisition de BMG Music Publishing, filiale d'édition musicale du groupe allemand Bertelsmann, Universal Music confirme son leadership mondial tant dans le marché déclinant du CD que celui de l'édition musicale... futur apanage de la rentabilité.

Estimée à plus de 2,31 milliards de dollars canadiens, cette transaction propulse Universal Music au sommet de l'édition musicale, devançant ainsi EMI et Warner/Chappell Music. Voilà donc une fusion nouveau genre.

Il y a deux ans, BMG fusionnait ses activités de production et de distribution de CD avec celles de la japonaise Sony, ce qui positionnait cette nouvelle major juste derrière Universal Music dans le monde «physique» de la musique. Autorisée en 2004 par la Commission européenne, cette fusion entre Sony et BMG a été annulée le 13 juillet dernier par la Cour européenne de Justice à la suite d'une plainte de l'Independent Music Publishers and Labels Association. Ainsi, la Commission européenne a été désavouée pour avoir autorisé cette fusion.

Inutile d'ajouter que les labels indépendants européens comptent bien contester cette nouvelle fusion, beaucoup plus importante sur le long terme. Les enjeux, d'ailleurs, sont plus considérables. Ce qu'il faut saisir dans cette nouvelle fusion, c'est que les éditeurs de musique s'apprêtent à conquérir l'univers de la musique en ligne, encore peu rentable - avec 6% des transactions globales en 2005.

Or, lorsqu'une économie de la musique en ligne sera vraiment viable sur Internet, le contrôle de l'édition sera devenu le facteur déterminant du succès commercial d'un enregistrement musical... et de tous les produits culturels consommés en ligne. Forcément, nous deviendrons de plus en plus familiers avec ces fameux droits d'auteur qui nous semblent encore si abstraits: droit d'exécution pour la communication et l'écoute d'un contenu, droit de reproduction pour la reproduction et le partage exponentiels d'un contenu.

Et puisque les éditeurs peuvent être rémunérés autant sur la vente de CD que sur la distribution en ligne, leur rôle est déjà crucial. Voilà qui justifie d'ailleurs cette initiative d'Universal Music d'ouvrir gratuitement son immense répertoire au marché des internautes.

«L'acquisition de BMG Music Publishing est une occasion unique de développer notre activité d'édition musicale et d'accroître la valeur d'UMG au moment où le marché de la musique se redresse, porté par les innovations technologiques et les ventes de téléchargement», a déclaré le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy.

Cette transaction devra néanmoins être soumise à l'approbation des autorités de la concurrence. Les experts s'attendent à ce qu'Universal Music en obtienne l'aval.

Que pourront y faire les labels indépendants? Histoire à suivre...