Les groupes de jeu sur Internet cotés à Londres ont été touchés jeudi par l'annonce d'une nouvelle arrestation d'un dirigeant de site de paris en ligne aux États-Unis, qui préfigure de nouvelles difficultés pour exercer dans ce pays.

Les groupes de jeu sur Internet cotés à Londres ont été touchés jeudi par l'annonce d'une nouvelle arrestation d'un dirigeant de site de paris en ligne aux États-Unis, qui préfigure de nouvelles difficultés pour exercer dans ce pays.

Sportingbet a annoncé l'arrestation dans la nuit de mercredi à jeudi, par les autorités américaines, de son président non-exécutif Peter Dicks, 64 ans. Sportingbet a aussitôt fait suspendre sa cotation.

Cette arrestation a semé la panique chez les principaux concurrents, notamment PartyGaming, qui a cédé 9,81% à 105,75 pence ou 888 Holdings, qui a perdu 15,79% à 144 pence.

Sportingbet n'a donné aucune explication à l'arrestation de M. Dicks, qui était en visite aux États-Unis dans le cadre d'activités ne se rapportant pas à Sportingbet, indique le groupe.

Mais fin juillet, plusieurs dirigeants d'un autre groupe de paris sportifs en ligne coté à Londres, BetOnSports, avaient également été arrêtés aux États-Unis, dont le directeur général David Carruthers, pour avoir enfreint la législation américaine sur les jeux.

M. Carruthers, libéré ensuite sous caution, a depuis été licencié, et BetOnSports a annoncé la fin de ses activités aux États-Unis.

Mais l'arrestation de M. Dicks semble confirmer la volonté de fermeté des américains à faire respecter la loi de 1961 sur les télécommunications, qui interdit tout pari sportif par téléphone.

La nouvelle est d'autant plus mal tombée pour Sportinget, qu'il avait annoncé un peu plus tôt être en discussions préliminaires avec un autre site, WorldGaming, en vue de racheter celui-ci. La moitié du chiffre d'affaires de Sportingbet vient des États-Unis.

Les analystes se sont montrés pessimistes sur l'issue de cette affaire.

Elle «tombe très, très mal pour le secteur tout entier», a constaté Wayne Brown d'Altium Securities.

«On peut désormais penser sans se tromper que le ministère de la Justice va poursuivre toutes les entreprises de jeu en ligne», a-t-il poursuivi.

La détermination des autorités américaines semble en effet confirmer les craintes d'une répression accrue, non seulement sur les sites qui autorisent les citoyens américains à faire des paris en ligne, mais sur l'industrie du jeu en ligne toute entière, comme les sites de poker ou de casino.

M. Brown a conseillé à tous les dirigeants de ces entreprises d'éviter de se rendre aux États-Unis.

«Si j'étais Mitch Garber (le directeur général de PartyGaming, le plus gros groupe mondial de poker en ligne), je n'y mettrais pas les pieds. Ca va tomber dans tous les sens, et je pense qu'il vaut mieux de pas s'y risquer», a-t-il prédit.

PartyGaming avait pourtant présenté peu auparavant des résultats qui avaient séduit le marché, en se félicitant de voir baisser la proportion de ses revenus issus des États-Unis.

Le groupe avait prédit que «la réglementation dans un certain nombre de pays risque de rester peu claire dans les mois et peut-être même les années à venir», mais «qu'en dépit de ces incertitudes, le conseil d'administration reste confiant sur la réalisation de ses perspectives annuelles».

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