Un journaliste indépendant américain, animateur d'un blogue d'informations, a été incarcéré mardi pour outrage à magistrat parce qu'il refusait de remettre à la justice le film d'une manifestation anti-G8, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Un journaliste indépendant américain, animateur d'un blogue d'informations, a été incarcéré mardi pour outrage à magistrat parce qu'il refusait de remettre à la justice le film d'une manifestation anti-G8, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Joshua Wolf, 24 ans, restera «confiné dans un endroit approprié jusqu'à ce qu'il accepte de donner le témoignage ou de fournir les informations» réclamées depuis février par la justice, a ordonné le juge William Alsup lors d'une audience au tribunal fédéral de San Francisco (Californie).

L'incarcération ne devra pas excéder la durée de l'enquête judiciaire, et en tout état de cause ne pourra pas dépasser 18 mois, a précisé le juge.

Arrêté à l'issue de l'audience, le juge homme a été transféré à la prison fédérale de Dublin. Sur son blogue, sa mère a lancé un appel aux dons pour financer une procédure d'appel.

Depuis février, la justice demande à Joshua Wolf de fournir l'ensemble des images qu'il a filmées lors d'une manifestation altermondialiste le 8 juillet 2005 à San Francisco, qui s'est terminée par un affrontement entre certains militants et les forces de l'ordre.

Parallèlement, une Cour d'appel fédérale a autorisé mardi la justice à étudier les relevés d'appels téléphoniques de deux journalistes du New York Times, Judith Miller et Philip Shenon, pour tenter d'identifier leurs sources dans une affaire qui remonte à l'automne 2001.

Peu après les attentats du 11 septembre, les deux journalistes avaient obtenu des informations confidentielles sur la volonté du gouvernement de geler les avoirs de deux organisations musulmanes de bienfaisance, et avaient appelé ces organisations pour demander un commentaire.

Estimant que ces appels avaient pu entraver l'enquête, la justice cherche depuis lors à déterminer qui est à l'origine des fuites.

Le droit fédéral américain ne comprend pas de dispositions précises pour permettre aux journalistes de protéger leurs sources.

L'année dernière, Judith Miller a passé 85 jours en prison parce qu'elle refusait de révéler ses sources dans l'affaire Valerie Plame, agent de la CIA dont l'identité a été révélée par des responsables encore indéterminés à la Maison Blanche.

Aussi:

Le blogue de Joshua Wolf: The Revolution Will Be Televised