Il y aura plus de 3 milliards d'internautes dans 10 ans, soit trois fois plus qu'aujourd'hui, et «l'internet sera tellement dilué dans notre quotidien que nous ne le verrons plus», a estimé Louis Naugès, ingénieur et créateur de Microcost, société parisienne du net.

Il y aura plus de 3 milliards d'internautes dans 10 ans, soit trois fois plus qu'aujourd'hui, et «l'internet sera tellement dilué dans notre quotidien que nous ne le verrons plus», a estimé Louis Naugès, ingénieur et créateur de Microcost, société parisienne du net.

Cette estimation a été faite lors de la 10e édition des rencontres d'Autrans (Isère) qui a réuni de jeudi à samedi 250 intervenants, universitaires, entrepreneurs, chercheurs et activistes du net venus de toute la France qui travaillent à imaginer le futur de ce formidable outil.

»Il y a en 2006 un milliard d'internautes, et 2 mds de téléphones portables. Il y aura 3,5 mds de téléphones portables en 2016, qui offriront l'accès à internet, dans un système où les gens seront à la fois consommateurs et producteurs», a précisé M. Naugès.

Selon les spécialistes, en 2016, l'internet sera partout, à l'école, à la maison, dans la vie quotidienne, dans l'entreprise, chez le médecin...

Dans le domaine de la santé, la révolution arrivera dans 18 mois avec le DMP (dossier médical personnalisé) qui permettra aux médecins, depuis leur cabinet, d'obtenir toutes les données concernant leurs patients.

Selon un consultant spécialisé dans les applications médicales de l'internet, Norbert Paquel, on peut aller jusqu'à imaginer «que dans 10 ans, les contrats d'assurance maladie demandent aux clients de porter des puces électroniques en permanence et qu'ils imposent des obligations --ne pas fumer, boire, manger certains aliments-- dont le respect pourra être vérifié en continu à distance grâce à l'internet».

A l'école, les téléconférences d'un pays à l'autre sont déjà une réalité.

Dans la gestion des entreprises, «les employeurs ne devraient plus faire la différence entre internet et intranet, tout sera transparent», prévoit Chantal Lebrument, responsable internet du groupe Safran (Sagem-Snecma).

L'internet peut aussi permettre de choisir ses horaires et son lieu de travail. Le développement de cet outil «permettra peut-être de travailler de 7 à 77 ans», imagine Louis Naugès, 63 ans.

Pour Bruno Oudet, l'un des fondateurs des rencontres avec le sénateur-maire UDF d'Autrans, Jean Faure, l'important est d'ouvrir le dialogue : «l'originalité des rencontres est de mélanger des gens venant d'horizons très variés. C'est le décloisonnement des disciplines qui permet l'enrichissement de la connaissance».

En matière d'équipement, la France a bien rattrapé son retard ces dernières années. Autrans est bien placé pour le savoir puisque le plateau du Vercors développe depuis dix ans un espace de télétravail et la mise en réseau des établissements scolaires.